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L'ex-président israélien Moshé Katzav a été condamné mardi à 7 ans de prison ferme

Il a été reconnu coupable de deux viols et de harcèlement sexuel, une affaire sans précédent dans l'histoire de l'Etat d'Israël.L'ex-chef de l'Etat, 65 ans, a en outre été condamné à deux ans de prison avec sursis et à une indemnité de 100.000 shekels (20.000 euros) en faveur de la principale femme victime, connue sous le pseudonyme d'"Aleph".
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Le président Moshe Katsav (AFP/JACK GUEZ)

Il a été reconnu coupable de deux viols et de harcèlement sexuel, une affaire sans précédent dans l'histoire de l'Etat d'Israël.

L'ex-chef de l'Etat, 65 ans, a en outre été condamné à deux ans de prison avec sursis et à une indemnité de 100.000 shekels (20.000 euros) en faveur de la principale femme victime, connue sous le pseudonyme d'"Aleph".

Protestant à nouveau de son innocence, M. Katzav a crié "Ils se trompent, c'est un mensonge" et, pleurant, a enlacé ses fils aussitôt après l'annonce de la condamnation.
La peine a été prononcée à la majorité de deux des trois juges du tribunal de district de Tel-Aviv, présidé par le juge George Kara.

L'ancien président ferait appel
M. Katzav a décidé de faire appel, selon un de ses avocats, Tzion Amir, qui a qualifié la condamnation de "jour de deuil pour la société israélienne". "Nous allons examiner le jugement et saisir en appel la Cour suprême dans les semaines à venir. L'opinion n'a qu'une vision partielle de la réalité de l'enquête", a plaidé Me Amir.

Le tribunal a octroyé à l'ancien président un sursis à exécution de 45 jours de la peine, demandé par ses avocats. Il doit commencer à la purger le 8 mai prochain, selon les médias.

M. Katzav avait été reconnu coupable le 30 décembre par le tribunal de district de Tel-Aviv de deux viols sur une de ses subordonnées à l'époque où il était ministre du Tourisme dans les années 1990. Il a en outre été reconnu coupable de deux actes indécents, dont un avec usage de la force, et de harcèlement sexuel contre trois de ses employées au ministère du Tourisme puis à la présidence après son élection en 2000.M. Katzav a d'autre part été reconnu coupable d'entrave à la Justice.

Il était passible d'un minimum de huit ans de prison pour ses crimes, et a obstinément clamé son innocence, se disant victime d'"un ignoble complot" et d'un "lynchage organisé".

"Tout le monde est égal devant la loi"
Dans les attendus accompagnant la peine prononcée mardi, le tribunal a affirmé que "les activités publiques de Katzav ne peuvent pas être prises en compte pour réduire la gravité de ses crimes (...) Son passé d'homme public ne peut être retenu, et il n'y a pas lieu d'alléger la sentence". "Une réduction de peine ne saurait être octroyée qu'à l'issue d'un processus" (de réhabilitation), selon le tribunal. "L'accusé n'est pas une victime, mais celui qui s'est rendu coupable d'attaques", indiquent encore les juges.

"Tout le monde est égal devant la loi et les juges. L'accusé est responsable de ses actes, comme n'importe qui. Le viol est un des crimes les plus graves, et la sanction doit être claire et nette. Vu les fonctions qu'il occupait, ce qu'il a commis est sans précédent et particulièrement grave", ont-ils souligné, en relevant que M. Katzav "a systématiquement perturbé le cours de la justice".

Tout au long de son procès de plus de quatre ans, M. Katzav, qui a été forcé de renoncer à ses fonctions présidentielles en 2007, a obstinément clamé son innocence, se disant victime d'"un ignoble complot" et d'un "lynchage organisé".

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