L'ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo et l'opposant Alpha Condé disputeront le 2e tour de la présidentielle
Les Guinéens ont participé massivement le 27 juin à la première élection libre depuis l'indépendance en 1958, un scrutin qui s'est déroulé dans le calme.
Après 50 ans de dictatures, civil puis militaires, 4,2 millions d'électeurs étaient appelés à choisir leur président parmi 24 candidats, uniquement des civils.
L'ex-premier ministre guinéen Cellou Dalein Diallo (2004-2006) et l'opposant historique aux trois régimes depuis l'indépendance, Alpha Condé, ont remporté respectivement 39,72% et 20,67% des voix, selon les résultats provisoires officiels publiés vendredi par la Commission électorale nationale indépendante(Céni).
Le président de la Céni, Ben Sékou Sylla, n'a pas précisé la date du second tour, initialement annoncé pour le 18 juillet. Selon la commission, le 3e favori du scrutin, l'ancien Premier ministre Sidya Touré a recueilli 15,60% des suffrages.
24 candidats civils, dont une femme, étaient en lice, neuf mois après le massacre d'opposants par l'armée à Conakry, la capitale. "Tous, nous sommes devant le jugement de l'histoire. En 50 ans, c'est la première fois que la Guinée va à des élections libres et transparentes", avait solennellement déclaré l'ex-général putschiste Sékouba Konaté, président de la "transition" depuis six mois. L'officier s'est dit fier d'avoir tenu "parole", lui qui s'était engagé le 15 janvier à mener le pays vers une élection, sans qu'aucun militaire ni dirigeant sortant ne soit candidat.
Régimes dictatoriaux
En Guinée, ancienne colonie française, la présidence du "père de l'indépendance", Ahmed Sékou Touré, s'était rapidement transformée en dictature, faisant plusieurs dizaines de milliers de morts en 26 ans (1958-1984), selon les organisations de défense des droits de l'homme.
Le pays a ensuite connu les 24 années de régime militaire de l'autocrate Lansana Conté (1984-2008), puis d'amères désillusions avec la junte dirigée par le capitaine Moussa Dadis Camara, jusqu'au massacre d'au moins 156 opposants, le 28 septembre 2009, dans un stade de Conakry.
Selon la Commission nationale électorale indépendante (Céni), qui organise pour la première fois un scrutin, 3965 observateurs, nationaux et internationaux, ont été déployés dans tout le pays. A l'étranger, plus de 122.000 Guinéens votent aussi dans 17 pays.
La campagne a révélé l'appétit de justice sociale des électeurs, dans ce pays pauvre d'Afrique de l'Ouest, pourtant doté d'énormes richesses minières que se disputent les multinationales.
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