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L'ex-porte-parole du TPI condamnée pour outrage

Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie a condamné pour outrage à la cour une ancienne porte-parole du ministère public, la journaliste française Florence Hartmann. Elle a révélé des informations contenues dans des documents confidentiels tirés du procès de l'ex-président serbe Slobodan Milosevic.
Article rédigé par franceinfo
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Ancienne correspondante du Monde dans les Balkans, Florence Hartmann, 46 ans, était poursuivie pour avoir publié dans son livre "Paix et châtiment", paru en 2007, et dans un articule publié en 2008, le contenu de deux décisions confidentielles du TPI. Ces documents auraient permis, selon elle, de prouver l'implication de la Serbie dans le génocide de Srebrenica (est de la Bosnie) qui a coûté la vie à près de 8.000 musulmans en 1995. En lisant un résumé du verdict, le juge Bakone Moloto a déclaré que Florence Hartmann a ''en connaissance et délibérément interféré avec l'administration de la justice''. Elle a été condamnée à 7.000 euros d'amende. "Il faut dissuader l'accusée ou toute personne de divulguer à l'avenir des informations confidentielles", a déclaré le juge Bakone Moloto en rendant le jugement à l'encontre de Mme Hartmann, reconnue coupable d'outrage à la cour. "La chambre est convaincue que l'accusée a délibérément entravé le cours de la justice de ce tribunal en divulguant des informations confidentielles" , a souligné le juge Moloto. "Le manque de succès commercial (de son livre) a été également pris en compte tout comme le fait que Mme Hartmann doit 10.000 euros à sa maison d'édition", a poursuivi le magistrat en rappelant que son casier judiciaire était vierge.

 La défense, qui avait plaidé la relaxe, affirmant notamment que les faits n'étaient pas assez graves pour justifier des poursuites, a annoncé son intention de faire appel. "Les faits et le droit étaient entièrement de notre côté", a-t-il assuré. "C'est une mauvaise journée pour Mme Hartmann, mais aussi pour les journalistes, les historiens qui enquêtent sur ces faits et les victimes". Le comité de soutien de Mme Hartmann a de son côté qualifié la condamnation d'"inacceptable dans son principe". Il cite notamment "le danger pour la liberté de la presse désormais incitée à s'auto-censurer" et "l'institution d'une justice secrète qui étendrait la confidentialité des preuves et des sources aux motifs des décisions juridiques" .

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