L'arme atomique ? Jamais, jure (une nouvelle fois) l'Iran
Hassan Rohani a insisté, plusieurs fois. À l'antenne sur NBC devant des millions d'Américains, le nouveau président iranien l'a martelé : "Nous n'avons jamais cherché à obtenir une bombe nucléaire, et nous n'allons pas le faire ". Ou encore : "Dans aucune circonstance nous ne chercherons à obtenir des armes de destruction massive, dont des armes nucléaires, et ce ne sera jamais le cas ".
Des paroles qui confirment la volonté du nouveau gouvernement iranien de trouver un consensus avec les Occidentaux. Il faut dire que le pays est soumis à de lourdes sanctions internationales, à cause des soupçons sur son programme nucléaire. Mais Rohani, comme avant lui Ahmadinejad, affirme donc la main sur le coeur que l'arme atomique n'est pas une finalité. Trois mois plus tôt, il s'était toutefois montré ferme, refusant l'arrêt par l'Iran de l'enrichissement de son uranium.
"Ouverture " mise en doute par Israël
Peu avant l'interview diffusée sur NBC, c'est Ali Akbar Salehi, président de l'Organisation iranienne de l'énergie nucléaire, qui s'était montré pour le moins optimiste. Il avait déclaré, au sujet du problème nucléaire : "Cette année, dans les mois à venir, nous allons assister à une ouverture sur ce problème. Nous nous attendons à voir dans les prochains mois le début du processus de sortie du problème nucléaire ".
Au début du mois, Twitter avait été le théâtre d'un autre type de réchauffement. Mohammad Javad Zarif, ministre iranien des Affaires étrangères, avait souhaité une bonne année aux Juifs de par le monde. Apostrophé par une utilisatrice du réseau social sur la négation de l'Holocauste, il avait répondu : "L'Iran ne l'a jamais nié. L'homme qui semblait le nier est maintenant parti. Bonne année ".
Une "ouverture " dont doutent sérieusement les Israéliens, fréquentes cibles des attaques rhétoriques iraniennes. Lors de l'assemblée annuelle des États membres de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à Vienne, la réaction n'a pas tardé. Pour Shaul Chorev, directeur de la Commission israélienne de l'énergie atomique : "L'image que les représentants iraniens tentent de donner en termes d'ouverture et de transparence de leur programme nucléaire est en nette contradiction avec les actes véritables de l'Iran et les faits sur le terrain ".
"Positif et constructif "
Lors de son interview à NBC, Hassan Rohani est également revenu sur la lettre que lui a récemment envoyée Barack Obama, dont une partie du contenu a été dévoilé par la Maison-Blanche. Dans cette missive, le président américain indique que "les États-Unis sont prêts à régler le différend nucléaire d'une manière qui permette à l'Iran de faire la preuve que son programme nucléaire poursuit des objectifs purement pacifiques ".
Interrogé sur ce contenu, le président iranien a reconnu qu'"il pourrait s'agir de petits pas subtils vers quelque chose d'important ", saluant le "ton de la lettre positif et constructif ".
Une avancée qui s'est également traduite mercredi par la libération de Nasrin Sotoudeh, une avocate iranienne qui lutte pour le respect des droits de l'Homme dans le pays.
Reste un point de discorde important : l'Iran est toujours le soutien le plus actif, et vindicatif, de la Syrie face à la communauté internationale.
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