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L'ancien Premier ministre russe du président Boris Elstsine s'est éteint à 53 ans dans la nuit de mardi à mercredi

Artisan des réformes économiques des années 90, Gaïdar était considéré comme le père de la "thérapie de choc" menée après la chute de l'URSS pour acheminer la Russie vers l'économie de marché.Il a été victime d'un thrombus -caillot de sang entravant la circulation dans un vaisseau- alors qu'il travaillait sur un livre, selon son porte-parole.
Article rédigé par France2.fr
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Egor Gaïdar en septembre 2003 à Moscou (AFP/Denis Sinyakov)

Artisan des réformes économiques des années 90, Gaïdar était considéré comme le père de la "thérapie de choc" menée après la chute de l'URSS pour acheminer la Russie vers l'économie de marché.

Il a été victime d'un thrombus -caillot de sang entravant la circulation dans un vaisseau- alors qu'il travaillait sur un livre, selon son porte-parole.

Egor Gaïdar, que Boris Eltsine avait nommé commissaire chargé des réformes, avait initié la première vague de privatisations en Russie post-soviétique et libéré en 1992 la fixation des prix. La "thérapie de choc" dont il avait été l'inspirateur lui avait valu le soutien de l'Occident, mais aussi une grande impopularité en Russie.

Né en 1956, diplômé en sciences économiques de l'université de Moscou en 1978, Gaïdar avait fait ses premières classes sous la conduite de Stanislav Chataline, un des inspirateurs de la "pérestroïka" mise en oeuvre à la fin des années 1980 par Mikhaïl Gorbatchev.

Journaliste économique, il avait travaillé pour la Pravda, le quotidien du Parti communiste, et pour la revue théorique du parti avant d'être nommé en 1991 à la présidence de l'Académie de l'industrie de l'Union soviétique, qui vivait alors ses derniers mois. Fin 1991, à 35 ans, il avait été propulsé conseiller de Boris Eltsine puis vice-Premier ministre. C'est de ce poste qu'il avait piloté la "thérapie de choc", le programme de libéralisation de l'économie russe lancé en janvier 1992.

Mais la politique de libre fixation des prix s'était accompagnée d'une forte inflation dont allaient souffrir des millions de Russes. Le rouble avait décroché face au dollar et le déficit budgétaire avait enflé. Gaïdar et ses collaborateurs qui l'entouraient avaient rapidement gagné le surnom de "cabinet kamikaze". En décembre 1992, Eltsine le limogeait. "Ce qu'il ne faut surtout pas faire aujourd'hui, c'est tenter d'en revenir à un système centralisé de contrats passés entre des firmes. Un système économie libéral est en train d'émerger, il est faible, il a de nombreuses failles, mais il existe et il se développe", espérait Gaïdar à cette époque.

L'économiste libéral, qui symbolisait plus que tout autre responsable politique russe la volonté de tourner la page du communisme, avait goûté une nouvelle fois au pouvoir entre septembre 1993 et janvier 1994. Mais son expérience à la tête du ministère de l'Economie avait tourné court, Gaïdar préférant démissionner d'un gouvernement où les décisions, expliquait-il, étaient prises à son insu. Ces dernières années, il s'était éloigné de la scène politique et avait repris ses activités d'économiste à la tête de son Institut sur la transition économique.

La réaction de Medvedev
Le président russe Dmitri Medvedev a salué la mémoire de l'ancien premier ministre. "Egor Timourovitch Gaïdar était un homme courageux, honnête et décidé. Durant une période de transformations radicales, il a pris sur lui la responsabilité de mesures impopulaires mais nécessaires", a-t-il indiqué dans un télégramme de condoléances publié par le Kremlin.

"Le nom de cet homme d'Etat est lié aux mesures décisives ayant mené à la formation d'un marché libre et à la transition de notre pays vers une nouvelle voie de développement", a poursuivi le président russe.

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