L'affaire Bo Xilai, en Chine : corruption, meurtre et politique
Une affaire aux airs de thriller. Dans le rôle principal, Bo Xilai, 62
ans, ancien chef du PCC (Parti Communiste Chinois) de la municipalité de
Chongqing (une des plus grandes villes du monde) dont la carrière a été
subitement suspendue en février. Accusé de dissimuler un meutre par son ancien bras droit et chef de police, Wang Lijun, l'ancien chef du parti a été jeté en prison.
Dans les
seconds rôles, l'épouse de Bo Xilai, Gu Kalai, avocate internationale
renommée et surnommée la "Jackie Kennedy chinoise ",**** inculpée pour le meurtre de Neil Heywood, un
homme d'affaires britannique et proche de la famille Bo.
A cette liste s'ajoute deux protagonistes clés : le fils de la famille Bo, Guagua, et, un architecte français,
Patrick-Henri Devillers.
Retour en arrière
Bo Xilai, étoile montante du parti communiste, était pressenti pour accéder au
comité permanent du bureau du parti, le cœur du pouvoir chinois. Mais, le 15 mars, il est démis de ses fonctions car il aurait tenté
de faire obstacle à une enquête criminelle sur sa famille.
C'est Wang Lijun, son bras droit, qui après avoir demandé asile à un
consulat des Etats-Unis, affirme avoir découvert l'implication de l'épouse de Bo Xilai
dans l'empoisonnement du consultant britannique Neil Heywood. Ce dernier aurait été éliminé car il menaçait
de révéler que Gu Kalai s'apprêtait à transférer d'énormes sommes d'argent à l'étranger, alors qu'elle faisait affaires avec lui. Plus déconcertant encore, ce consultant britannique avait des liens avec
les services secrets britanniques, le MI6, et il aurait été l'amant de Gu
Kalai.
Mais après six mois d'une affaire protégée par les épaisses murailles de la
Cité interdite, il est peu probable que les circonstances de la mort du Britannique soient révélées au grand public. L'acte d'accusation évoque un motif personnel : elle aurait assassiné Neil Heywood pour protéger son fils,
Bo Guagua... qui a pu suivre des études
supérieures dans deux des plus prestigieux établissements britanniques, la "public school" et l'Université d'Oxford, grâce à Neil Heywood.
Une purge politique ?
Un autre personnage a fait récemment son apparition dans le scandale Bo Xilai : l'architecte français Patrick-Henri Devillers.
Selon Giles Hall, un homme d'affaires britannique, l'architecte français
représenterait les intérêts financiers de Gu Kalai en Europe,
et il
pourrait être plus qu'une figure périphérique dans cette affaire. Ils avaient notamment créé ensemble une société dans le sud de l'Angleterre. Il doit être entendu comme témoin-clé dans cette affaire.
Soupçonnée d'homicide volontaire, la femme de Bo Xilai risque la peine de mort. Mais beaucoup en Chine pensent que cette affaire est une purge politique du gouvernement chinois.Le procès se déroulera à huis clos.
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