JO en Russie : le CIO garantit le respect des droits des homosexuels
En juin dernier, le gouvernement russe a promulgué une loi interdisant tout acte de
"propagande" homosexuelle devant les mineurs. Jugée discriminatoire
par les défenseurs des droits homosexuels, elle a déjà suscité de nombreuses
critiques à travers le monde. Mercredi, le comité international olympique (CIO)
a été appelé à boycotter la tenue des prochains JO d'hiver en Russie. En
réaction, l'organisme déclare ce jeudi "avoir besoin d'éclaircissements".
De son côté le gouvernement russe affirme ne pas craindre le boycott.
340.000 personnes contre les JO à Sotchi
Mercredi, le
mouvement international luttant contre l'homophobie All Out a remis au CIO une
pétition comportant environ 340.000 signatures. Dénonçant la nouvelle
législation russe, le texte appelait clairement l'organisme à "condamner la loi et à prendre des
mesures pour s'assurer qu'aucun
athlète, visiteur ou citoyen russe ne sera arrêté avant, pendant et après les
Jeux d'hiver de Sotch i".
"Les
Jeux doivent être ouvert à tous sans discrimination" (Président du CIO)
Selon Jacques
Rogge, président du CIO, "lorsque la loi a été promulgée ", le CIO aurait
reçu "toutes les assurances concernant Sotchi ". Engagé à s'opposer à toute action discriminatoire,
il a cependant demandé des
explications par écrit aux autorités russes concernant "deux paragraphes dont nous devons nous
assurer de la bonne traduction, avant de pouvoir émettre un commentaire général ".
Si l'annulation
des Jeux de Sotchi ne semble pas vraiment envisagée, Rogge a annoncé que l'édition
2014 devra se conformer à "la charte olympique, qui stipule que chaque athlète
a le droit de concourir, quelles que soient sa race, sa religion ou son
orientation sexuelle ".
Réactions à
travers le monde
L'acteur britannique Stephen Fry a lui aussi interpellé le CIO mercredi, déclarant qu'une interdiction totale des JO d'hiver de 2014 était "tout simplement inévitable". Il a été jusqu'à accuser le président russe Vladimir Poutine d'avoir fait "des homosexuels des boucs émissaires, comme Hitler l'avait fait des juifs".
En juilllet, les défenseurs de la cause gay avaient pour leur part appelé à boycotter la vodka russe, geste purement symbolique destiné à montrer leur colère. Depuis, le mouvement est suivi dans de nombreux bars gays en Europe et en Amérique du Nord. Les contestations sont également visibles sur les réseaux sociaux. Par exemple, un groupe Facebook appelant au boycott des JO en Russie a déjà réuni des dizaines de milliers de fans.
Récemment interrogé au
sujet de cette nouvelle loi russe, le président américain Barack Obama avait
pour sa part critiqué les pays adoptant des lois discriminantes contre les
homosexuels.
Pas d'inquiétude côté russe
Tout début août, le ministre russe des
Sports Vitali Moukto avait expliquait que les sportifs ayant "une orientation
sexuelle non traditionelle" auraient le droit de venir à Sotchi, mais
devraient "répondre devant la loi " s'il sortaient dans la rue pour
en faire la propagande ".Jeudi, ce même ministre avait tout de même lancé un appel au calme en déclarant : "Tous les sportifs
et organisations sportives devraient garder leur calme. Leurs droits seront
respectés ".
Mais il a rapidement ravivé les tensions en affirmant ce vendredi qu'il n'y
avait "aucune raison de
craindre les appels au boycott des jeux Olympiques" . Confiant, il a par ailleurs
déclaré que la Russie faisait face a une "légère pression" de l'Occident,
mais que "toutes les personnes sensées comprennent que l'ingérence de la
politique dans le sport est inadmissible" .
S'ils ne respectent pas la nouvelle loi, les étrangers risquent une amende pouvant s'élever à 2.300 euros, ainsi que qu'une peine de détention de 15 jours maximum, ainsi que l'expulsion du pays L'homosexualité, considérée en Russie comme un crime jusqu'en 1993, comme une maladie mentale jusqu'en 1999 n'est toujours pas acceptée en Russie. Si le gouvernement russe parle désormais d'"orientation sexuelle non traditionnelle ", cela ne l'a pas empêché de valider une loi à tendance discriminatoire. Les défenseurs des droits homosexuels voient en ce texte une interdiction dissimulée faite aux gays d'afficher leur homosexualité.
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