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Jérusalem-Est: familles palestiniennes expulsées

Deux familles palestiniennes ont été expulsées de leurs maisons à Jérusalem-est occupé
Article rédigé par France2.fr
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expulsions de Palestiniens à Jérusalem-Est, le 3/08/2009 (© France2)

Deux familles palestiniennes ont été expulsées de leurs maisons à Jérusalem-est occupéDeux familles palestiniennes ont été expulsées de leurs maisons à Jérusalem-est occupé

Elles faisaient l'objet d'un ordre d'expulsion afin de permettre l'installation de familles de colons israéliens, a indiqué la police israélienne.

Hillary Clinton a affirmé que ces expulsions étaient "profondément regrettables".

Les familles palestiniennes avaient fait appel, mais elles ont été déboutées par la Cour suprême israélienne. La police a investi les deux maisons dimanche à l'aube pour expulser les familles.

Elle a déployé d'importants effectifs sur place pour réprimer d'éventuelles manifestations.

Déjà, en novembre, la police avait expulsé dans le même quartier la famille Al-Kurd, des réfugiés devenus le symbole du combat palestinien contre la colonisation israélienne. Les Palestiniens, qui veulent faire du secteur oriental de Jérusalem la capitale de leur futur Etat, considèrent la colonisation comme le principal obstacle au processus de paix. Plus de 200.000 Israéliens sont installés dans une douzaine de quartiers de colonisation à Jérusalem-est, où vivent 270.000 Palestiniens.

Des implantations financées par un Américain

Les expulsions de dimanche ont eu lieu alors que les Etats-Unis, l'Union européenne et la Russie ont dénoncé à la mi-juillet le projet de construction d'une vingtaine de logements destinés à des Israéliens dans un autre bâtiment de Cheikh Jarrah. Une opération financée par l'homme d'affaires américain Irving Moskowitz, bailleur de fonds notamment de l'association nationaliste Ateret Cohanim qui veut "judaïser" la partie arabe de Jérusalem.

Pour exprimer son mécontentement, l'administration Obama avait convoqué au département d'Etat l'ambassadeur d'Israël à Washington Michael Oren, pour entendre ses explications. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait rejeté ces critiques. "Nous n'acceptons pas que des juifs n'aient pas le droit de vivre et construire où que ce soit à Jérusalem-est."

Cheikh Jarrah est l'un des quartiers arabes les plus prestigieux de Jérusalem-est. De nombreux de consulats étrangers (France, Grande-Bretagne, Italie, Espagne, Suède) y sont installés dans des villas entourées de jardins.

En avril, une Organisation non gouvernementale israélienne, Ir Amim, spécialisée dans le suivi de la colonisation de la partie orientale de Jérusalem occupée et annexée par Israël en 1967, avait indiqué que la justice israélienne avait été saisie par une organisation de colons, Nahalat Shimon International, en vue d'obtenir l'expulsion des deux familles de Cheikh Jarrah. Selon Ir Amin, cette décision s'inscrit dans un projet d'expulsion de centaines de Palestiniens de ce quartier.

Paris condamne les expulsions


La France a condamné lundi les expulsions de deux familles palestiniennes dimanche à Jérusalem-est, qu'elle a jugées "illégales au regard du droit international et néfastes pour le processus de paix".

"La France déplore l'expulsion par la police israélienne des familles palestiniennes al-Ghawi et Hanoun, intervenue dimanche 2 août dans le quartier de Cheikh Jarrah, à Jérusalem-est", a déclaré à la presse un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Romain Nadal. "De telles mesures affectent gravement la vie des habitants des quartiers en cause, sont illégales au regard du droit international et néfastes pour le processus de paix, car elles préjugent du résultat des négociations sur le statut final", a-t-il estimé.

Le porte-parole français a rappelé que Paris, comme l'ensemble des Etats européens, avait invité les autorités israéliennes à surseoir à ces expulsions. "Dans ce contexte, la France exprime aujourd'hui sa vive préoccupation devant la décision contraire prise par le gouvernement israélien et devant l'ensemble des faits accomplis à Jérusalem-est, qui méconnaissent les engagements souscrits par Israël", a dit Romain Nadal.

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