Le Japon en "état d’alerte maximum"
C’est le Premier ministre japonais lui-même qui l’assure. Son gouvernement est " en état d'alerte maximum " pour gérer les problèmes de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima.
_ Depuis le séisme et le tsunami dévastateurs qui ont ravagé la côte nord-est de l’archipel le 11 mars dernier et endommagé plusieurs centrales nucléaires du pays, la situation à Fukushima ne cesse de se détériorer. Et on a aujourd’hui clairement le sentiment qu’elle est hors de contrôle. La situation reste "imprévisible", a reconnu Naoto Kan, cité par l'agence Jiji.
Aux abords de la centrale, dont les systèmes de refroidissement de plusieurs réacteurs sont en panne, les fuites se sont multipliées depuis plusieurs jours. Hier, un taux d'iode radioactif 1.150 fois supérieur à la norme légale a été mesuré dans l'eau de mer prélevée à trente mètres des réacteurs 5 et 6. Cette radioactivité pourrait provenir des réacteurs 1 à 4, les plus endommagés.
Mais ce sont surtout les traces de plutonium décelées dans le sol de la centrale qui suscitent l’inquiétude des autorités. Tepco a annoncé avoir trouvé du plutonium 238, 239 et 240 en cinq endroits. Tout en assurant qu’il n’y avait pas de danger pour la santé humaine, l'opérateur a cependant reconnu qu'il n'avait pas pu déterminer l'origine de ce plutonium. Selon des experts, une partie au moins proviendrait de barres de combustible usé ou de dégâts subis par le réacteur n°3, le seul à utiliser du plutonium dans son combustible. Selon l'Agence japonaise de sûreté nucléaire, l'explication la plus probable est qu'il y a des fuites à partir des enceintes de confinement des réacteurs de la centrale.
Une pollution radioactive du sol, mais aussi de l’atmosphère, dont il est difficile - voire impossible tant les informations sont parcellaires et contradictoires - de connaître précisément l’ampleur. Ce qui est sûr, c’est qu’elle ne se limite pas au périmètre de la centrale. Depuis plusieurs jours une équipe de Greenpeace formée en radioprotection effectue des mesures à une quarantaine de kilomètres des bâtiments nucléaires. Et " en quatre jours, les personnes qui vivent dans ces zones reçoivent la dose maximale annuelle autorisée ", affirme Sophia Majnoni, en charge du nucléaire à Greenpeace. Selon l'Autorité de sureté nucléaire française, la contamination touche une zone encore plus grande : jusqu'à 100 kilomètres de la centrale.
_ Hier, l'opérateur japonais a demandé l'appui des industriels français du nucléaire, dont EDF et Areva, afin de l'aider à résoudre cette crise.
Cécile Mimaut, avec agences
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