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Le Japon, ce discret partenaire de l’Afrique

La sixième Conférence internationale de Tokyo sur le développement en Afrique (TICAD) se tient les 27 et 28 août à Nairobi. Peu connue du grand public, la coopération japonaise avec l’Afrique est pourtant très active. La TICAD, qui veut promouvoir «le développement, la paix et la sécurité en Afrique» apparaît en 1993. Retour sur la présence du Japon sur le continent.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
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Conférence de presse commune le 3 juin 2013 à Yokohama entre le Premier ministre japonais Shinzo Abe, le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn et la présidente de la conférence, Nkosazana Dlamini-Zuma, à l’issue de la Ve TICAD. (AFP/Toru Yamanaka)

Le 16 janvier 2013, loin de ses terres, le Japon subissait les foudres du terrorisme international. L’attaque du site gazier algérien d’In Amenas par des terroristes faisait 40 morts. L’immense complexe est une véritable ruche internationale. Sur les 790 travailleurs présents, il y avait 134 étrangers de 26 nationalités différentes. Parmi les pays touchés, le Japon payait le plus lourd tribu. Dix Japonais étaient assassinés par le groupe de Mokhtar Belmokhtar.
 
On s’attend peu à la présence de Japonais en plein désert saharien. Mais leur entreprise, JGC corporation, est spécialisée dans le gaz liquide, et pointe au quatrième rang mondial. Sa présence en Afrique remonte aux années 60, illustrant l’énorme besoin en ressources naturelles de l’Empire du Soleil levant en plein boum économique. Une «diplomatie des ressources naturelles» pour reprendre l’expression de Jeune Afrique, vitale pour un archipel dépourvu de tout.
 
Au fil du temps, les besoins n’ont pas changé, mais la philosophie des relations entre le Japon et le continent s’est voulue moins mercantile et plus politique. C’est ainsi qu’est apparue la TICAD en 1993. Le Japon, membre du G7, veut exister sur la scène internationale et en particulier en Afrique. Et l’approche avec le continent se veut plus partenariale.

«Un ami de l'Afrique» 
Akihiko Tanaka, le président de l’Agence japonaise de coopération, explique au journal Afrique Renouveau, la philosophie qui prévaut. «Il est important d'offrir de grandes sommes d'argent qui pourraient aider à la construction de routes, de barrages et de centrales électriques, mais en plus de cela, nous souhaiterions mettre l'accent sur le travail coopératif pour améliorer les conditions sanitaires, le travail coopératif pour améliorer l'éducation et le travail coopératif pour améliorer la production agricole.»
Le site African Manager n’hésite pas à présenter le Japon comme «un ami de l’Afrique qui lui veut du bien». Le site évoque entre autres la mise en place d’une centrale géothermique au Kenya.
 
Selon Hiroyuki Ishige, le président de l’Organisation japonaise du commerce extérieur, 687 entreprises nippones travaillent en Afrique. Un chiffre très faible, dit-il, comparé aux 50.000 installées en Asie. Les poids lourds de l’industrie japonaise sont pourtant présents. Ainsi Toyota possède une usine à Durban en Afrique du Sud. Elle y a récemment investi près de 400 millions de dollars pour y accroître sa production.

Djibouti
La création à Djibouti en 2011 d’une base aéronavale marque un tournant dans l’histoire du Japon. Pour la première fois depuis la guerre, les forces d’autodéfense nippones s’installent outremer. Il s’agit pour Tokyo de protéger ses navires de commerce dans l’océan indien, des navires fréquemment pris pour cible par les pirates (quatre bateaux entre 2007 et 2009). Les bâtiments de guerre mis en protection avaient besoin d’un port à proximité pour ravitailler.

Cette fois, le Japon prend une véritable envergure internationale. Il compte beaucoup sur le soutien des Etats africains pour obtenir un siège de membre permanent au conseil de sécurité de l'ONU.

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