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La peur d’une catastrophe nucléaire gagne Tokyo

Alors que la situation à la centrale nucléaire japonaise de Fukushima Daiichi semble échapper à tout contrôle, Japonais et expatriés vivent des heures d’angoisse grandissante. A 250 km au sud-ouest de la centrale, Tokyo, 35 millions d'habitants, semble peu à peu abandonnée par sa sérénité sans faille jusqu’ici. Comme l'ont déjà fait de nombreuses familles d'expatriés, des milliers de Tokyoïtes ont décidé de quitter momentanément leur ville pour éviter au maximum le risque nucléaire…
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Radio France © REUTERS/ Kyodo)

Alors que la menace d’une catastrophe nucléaire pèse de plus en plus sur le Japon à la suite du séisme et du tsunami de vendredi, les habitants de Tokyo, sans céder à la panique en apparence, commencent à quitter la capitale, direction le sud de l’archipel.
_ A la gare centrale de Shinagawa, de très nombreuses familles font la queue devant les guichets pour tenter de trouver une place dans le TGV qui part en direction de Kyoto et d’Osaka. "On a vu beaucoup de familles, avec de gros bagages, beaucoup de poussettes, beaucoup d’enfants qui portent des masques", rapportait Delphine Gotchaux, l’une des envoyés spéciaux de France Info au Japon.

Les Tokyoïtes ne sont pas les seuls à choisir l’exode. Les étrangers installés au Japon sont également de plus en pus nombreux à vouloir quitter le pays, souvent encouragés par leurs ambassades. "Ce que nous disons aux Français, c’est qu’il y a une fenêtre d’opportunité de 48 heures puisque les vents soufflent d’ouest en est, c'est-à-dire que la ville de Tokyo n’est pas (encore) concernée par une éventuelle pollution nucléaire", expliquait ce matin sur France Info l’ambassadeur de France au Japon Philippe Faure. "Profitez de cette opportunité, si vous n’avez de raison particulière de rester à Tokyo, pour vous mettre un peu plus à l’abri (plus au sud) ou pour rentrer en France", a ajouté le diplomate, précisant qu’il y a "des possibilités".

Face au risque de catastrophe nucléaire, la France n'a pas décidé d'évacuer ses ressortissants mais va faciliter le départ de ceux qui le souhaitent, a indiqué en début d’après-midi le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, lors de la conférence de presse de clôture du sommet du G8 à Paris.
_ Le Quai d’Orsay a d’ores et déjà activé une cellule de réponse téléphonique : 01.43.17.56.46.

Dans cette situation très incertaine, Air France a également décidé de mettre en place un PC de crise à l'aéroport de Roissy afin de faciliter le retour des ressortissants français au Japon.
_ La compagnie aérienne propose également un tarif spécial à 700 euros pour les passagers qui souhaitent revenir en Europe. "Cela nous semble la façon adéquate de répondre à la demande et aux soucis des gens qui sont sur place", explique sur France Info le directeur général d'Air-France KLM, Pierre-Henri Gourgeon. La compagnie aérienne française a en outre porté à 944 sièges (contre 871 habituellement) la capacité totale de ses deux vols quotidiens Paris-Tokyo via Séoul, qui seront assurés par deux Boeing 777.

Ailleurs dans le monde, Pékin s'est dit ce matin "très préoccupé" au sujet de la sécurité des Chinois au Japon et a annoncé l'évacuation de milliers de ces ressortissants de la zone sinistrée du nord-est du pays.

Cécile Mimaut

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