Japon : l'économie dans le coma
Le séisme et le tsunami ont détruit des ports, des aéroports, des routes, des voies de chemin de fer, des canalisations, des réseaux électriques. Résultat : quand elles sont encore debout, les entreprises nippones, notamment les usines, sont tout simplement coupées de leurs approvisionnements et ne peuvent logiquement plus produire.
Paralysie de l'industrie automobile
C’est le cas dans l’automobile. Usines endommagées, fournisseurs à l’arrêt, transports impossibles, coupures d’électricité. Pas une seule voiture n’est sortie des usines japonaises hier. Toyota, Nissan, Honda ont souvent tout stoppé sans savoir quand elles reprendraient. Toyota perdrait actuellement 72 millions de dollars par jour. Quand on sait que le secteur automobile fonctionne en flux tendu pour limiter les stocks, on imagine que la catastrophe nationale fige tout le système. Certains spécialistes estiment qu’un tiers à 50 % de la production restera affectée dans les mois qui viennent.
Electronique et énergie en panne
Dans les secteurs électroniques et high-tech, les fabricants de semi- conducteurs sont touchés avec des usines fermées. Sony, Panasonic, Canon ont aussi fermé de nombreux sites.
Dans le secteur énergétique, l’arrêt des centrales va entrainer un déficit de 4700 mégawatts.
Pour le pétrole, 20 % des capacités de raffinage de pétrole sont actuellement suspendues.
Des sommes astronomiques pour relancer le pays
A court terme, la croissance de la 3eme puissance économique mondiale est cassée : après une contraction de 1,3 % du PIB au dernier trimestre de 2010 en rythme annualisé, la croissance ne devrait pas redémarrer avant le 3eme ou 4eme trimestre 2011.
En 2 jours, la banque du Japon a injecté l’équivalent de 200 milliards d’euros sur le marché monétaire pour soutenir d’économie. Des plans de relance seront nécessaires et coûteront des sommes qui se chiffrent en milliers de milliards d’euros.
Cela aura pour conséquence de gonfler la dette japonaise qui représente déjà 200 % du PIB du pays.
Panique à la bourse
Face à de telles perspectives, les investisseurs sont pris de vertige ; la bourse de Tokyo a connu ce matin sa 3eme plus forte chute historique : le Nikkei 225 s’est effondré de 10,55 % dans un véritable climat de panique alimenté par les dernières informations sur les risques radioactifs.
Malgré tout, l'espoir d'un redémarrage
Reste que l’agence de notation Moody’s n’a pas abaissé la note du Japon, estimant que le pays est bien armé pour faire face aux conséquences économiques de la catastrophe nationale qui le frappe. Elle table sur le fait que les plans de relance et les dépenses publiques qui seront engagés prochainement auront pour effet de soutenir à terme la reprise de l’activité.
Gérald Roux
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