Japon : la tradition de l'adoption des adultes
Au Japon, 98% des personnes que l'on adopte sont des adultes. L'adoption est surtout un moyen de transmettre son activité et son patrimoine.
Avec ses vignobles et ses montagnes, la région de Yamanashi est l'une des plus belles du Japon. Ses exploitations ont traversé les époques et les générations grâce à une tradition étonnante, celle de l'adoption. Ce viticulteur en est le parfait symbole : il y a dix ans, c'est comme cela qu'il a pris la tête de cette entreprise familiale. Ryo ne s'appelait pas Wakao à la naissance : avant, son nom de famille, c'était Sudji, jusqu'à son adoption en 2008 à l'âge de 30 ans, par ces viticulteurs en quête d'un héritier. Il vit désormais dans le foyer de ses parents adoptifs.
Plus de 70 000 adoptions par an
Ils auraient préféré fermer l'entreprise plutôt que de la vendre en dehors de la famille. "Sans cette adoption, le nom de notre famille, Wakao, qui a traversé tant d'époques, aurait disparu", explique le père adoptif de Ryo. Au Japon, c'est un honneur d'être choisi comme fils adoptif. Il n'a plus de liens administratifs avec ses parents biologiques et ne percevra pas leur héritage, mais il continue de leur rendre visite. Ces adoptions d'adulte par choix professionnel sont fréquentes au Japon : plus de 70 000 par an, jusque dans les fleurons de l'économie, souvent dirigés par une même famille. Cette tradition est remise au goût du jour par la baisse du nombre de naissances. Le Japon perdra 40 millions d'habitants d'ici 50 ans, il manque donc des héritiers dans de nombreuses entreprises.
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