Des ouvriers entrent dans le réacteur n°1 de Fukushima
Ils sont 12 et le Japon entier les connaîtra sans doute chacun par leur nom. Les 12 ouvriers qui vont entrer aujourd'hui pour la première fois dans le réacteur numéro un de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi font figure de héros nationaux. Motivés par la sauvegarde de leurs familles et de leurs villes, ils veulent éviter la catastrophe nucléaire et sont prêts pour cela à mettre en jeu leur santé.
Ils sont bien-sûr munis d'équipements lourds : des combinaisons qui sont de véritables scaphandres, avec des bouteilles d'oxygène. Ils entreront dans le réacteur par une tente qui servira de sas pour éviter tout échappement radioactif. Chacun d'entre eux ne pourra passer que dix minutes à l'intérieur.
_ En théorie, ils devraient être exposés durant ce temps à une dose de 3 millisieverts durant le temps qu'ils passeront à l'intérieur. La dose autorisée pour les travailleurs du nucléaire a été relevée par le gouvernement à la suite de la catastrophe : elle est de 250 tous les cinq ans en situation d'urgence. Elle était de 100 avant le séisme et le tsunami du 11 mars. Dans ces conditions, les conséquences sanitaires de la mission des 12 hommes sont difficiles à appréhender.
A l'intérieur du réacteur numéro un, dont le toit a été soufflé par une explosion le lendemain du séisme, ils devront reconnecter huit tubes à des ventilateurs de manière à les remettre en fonction. Ces ventilateurs doivent faire baisser la radioactivité dans le réacteur, qui avait été mesurée à 49 millisieverts par heure le 17 avril. S'ils fonctionnent, d'autres ouvriers pourront entrer dans le réacteur pour remettre en service le système de refroidissement, toujours défectueux. Tepco estime qu'il ne faut pas compter reprendre le contrôle total de la centrale de Fukushima avant la fin de l'année.
Grégoire Lecalot, avec agences
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