Dans Sendai dévastée, trois semaines après le tsunami

Sendai est à 80 kilomètres des installations nucléaires saccagées par une série d'explosions et d'accidents consécutifs au séisme.
C’est une zone littorale complètement dévastée.
Les rizières, habituellement verdoyantes, sont devenues des décharges à ciel ouvert.
_ Les maisons se sont complètement effondrées. Les toits ont été arrachés. Des vêtements, des jouets, jonchent le sol boueux. Des “bouts de vie” soufflés par la violence de cette vague meurtrière.

_ Depuis le séisme et le tsunami du 11 mars, des milliers de bénévoles sont mobilisés sur toute la zone. A cela s’ajoute aussi les hommes des forces de la défense du Japon.

Une quinzaine de Français résident toujours à Sendai, mais ils se demandent désormais si la radioactivité n'aura pas raison de leur fidélité à cette vaste cité de la préfecture de Miyagi.
Aujourd’hui, le Premier ministre japonais Naoto Kan a assuré que le gouvernement était “ en alerte maximum ” pour éviter que la
centrale accidentée de Fukushima ne provoque une catastrophe écologique.
Les craintes de pollution de l'environnement et de la chaîne alimentaire ont été renforcées après l'annonce hier soir que des traces de plutonium avaient été décelées dans cinq prélèvements de terre effectués il y a une semaine dans l'enceinte de la centrale.
Les habitants de Sendai vivent aussi dans l’angoisse d’une nouvelle réplique.

Les rescapés des zones sinistrées, traumatisés, reviennent quand même sur les lieux, fouiller les décombres, dans l'espoir de retrouver quelques affaires.
Le puissant séisme de magnitude 9 et le gigantesque tsunami ont
fait environ 28.000 morts et disparus dans tout le nord-est du Japon.

Comment le Japon, victime en quelques jours d'un séisme majeur, d'un tsunami dévastateur et d'un très grave accident nucléaire, peut-il se relever ?

• L'analyse de Patrick Lagadec, directeur de recherche à l'Ecole Polytechnique et spécialiste des catastrophes "hors cadre". Il répond à Catherine Pottier :

  Mikaël Roparz