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Sicile : le juteux business de l'hébergement des migrants

25.000 demandes d’asile ont été enregistrées en Italie lors du premier semestre 2014, selon le ministère de l’Intérieur. Pour héberger ces réfugiés, les structures d’accueil se multiplient dans le pays. L’aide versée par l’Etat attire les initiatives privées, pas toujours par philanthropie. Il y a de l’argent à faire, et en Sicile en particulier, on ne se gêne pas.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Immigrés recueillis par un bâtiment de la Marine italienne. (AFP)

30 euros par jour. C’est la somme que l’Etat verse pour l’hébergement d’un migrant dûment enregistré comme demandeur d’asile. C’est donc une somme d’un million d’euros que se partagent quotidiennement des structures d'accueil. Un argent qui tombe dans les mains de marchands de sommeil à la morale parfois bien souple.
 
En Sicile, «l’argent coule à flots, des millions d’euros, remis sans faire d’appel d’offres, ni vérification», dénonce le sénateur du mouvement Cinq Etoiles, Mario Michèle Giarusso. On sent passer l’ombre de la Pieuvre…
 
Car tout le monde se lance dans l’accueil. Dans la région de Salemi, dans l’ouest de la Sicile, en un an, 32 structures ont vu le jour. Résidences de vacances en mal de touristes, hôtels, anciennes écoles, même les maisons de retraite se sont converties dans l’hébergement de migrants.

Et le flux n'est sûrement pas près de se tarir. 160.000 migrants sont arrivés en Italie cette année. 80% étaient Libyens. Or, au cours du mois d'octobre 2014, 100.000 Libyens ont fui les zones de combat. Autant de migrants potentiels.
 
La mafia est accusée de se satisfaire, voire d'entretenir les lenteurs administratives qui attendent les migrants. Une bonne façon de les garder le plus longtemps possible, et toucher ainsi les 30 euros d'allocation.
 
Car le service n’est pas toujours à la hauteur. Des enquêtes de police ont fait tomber des propriétaires sans scrupules qui entassaient les réfugiés dans la saleté et les nourrissaient à peine.

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