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"On ne sait pas comment cela sera appliqué concrètement" : les Italiens divisés avant le référendum sur la réduction du nombre de leurs parlementaires

Les Italiens sont appelés dimanche à se prononcer notamment sur un référendum national sur la réduction du nombre de parlementaires. Le nombre d'élus passerait de 945 à 600.

Article rédigé par Bruce de Galzain
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le Sénat italien, à Rome, le 30 juillet 2020. (ANDREAS SOLARO / AFP)

Les Italiens se rendent aux urnes dimanche 20 septembre et le lendemain à l’occasion des élections municipales ainsi que dans sept régions sur vingt avec un enjeu national, où la Toscane et Les Pouilles pourraient basculer à droite. Ils sont aussi sollicités pour un troisième scrutin : un référendum, lors duquel ils se prononceront pour ou contre la réduction du nombre de leurs parlementaires. La loi a déjà été votée quatre fois, mais le Sénat avait obtenu que le peuple soit consulté.

100 millions d'euros d’économie… seulement

C'est le sujet qui depuis des années fait le plus réagir les Italiens : ils dénoncent la corruption d'une certaine classe politique, une caste qui n'a plus de lien avec la réalité. Lorenzo, lui, ira voter et voter pour supprimer des parlementaires : "Il y en a trop, dénonce-t-il, et beaucoup trop d'entre eux font mal leur travail. Donc oui, il faut en réduire le nombre. Mais quand on y pense 100 millions par an, c'est comme un euro pour un café !" 100 millions d'euros par an : de petites économies, en somme, si l'on considère le budget global de l'État italien. Elles sont cependant nécessaires, selon Maurizio, 22 ans, car les parlementaires italiens sont mieux payés que leurs homologues européens : près de 20 000 euros contre 13 000 en France. Lui aussi votera donc pour.

C'est mieux pour nous, parce que s’il y a moins de parlementaires, il y a moins de salaires à verser et moins d'argent gaspillé. Ici l'école tombe en ruine et personne n'est venu. Il faut dire qu'il y a beaucoup de jeunes qui ne votent pas et qui s'en foutent…

Maurizio

à franceinfo

Et il est vrai que la plupart des jeunes rencontrés sont plus sensibles à l'altermondialisme ou à Greenpeace. Beaucoup ne voteront pas. Une erreur selon Sara. "Je pense que si on ne vote pas, on ne peut pas se plaindre, indique-t-elle. Pour moi, il est important de participer car cela nous regarde de près. Après, ce qu'on vote doit rester secret, mais je pense qu'il y autant de raisons de voter pour le oui que pour le non, finalement..." La plupart des partis politiques appellent à voter "oui" pour faire des économies, pour être plus efficace, plus transparent, plus près du peuple. Ce que dénoncent au contraire les opposants, qui y voient surtout moins de représentativité pour les citoyens. Le constitutionnaliste Emanuele Rossi s'inquiète lui pour la suite.

On ne sait pas avec quelle loi électorale nous élirons les prochaines parlementaires, on ne sait pas avec quel règlement fonctionnera le Parlement. On ne sait pas selon quelles règles les partis sélectionneront leurs candidats. Tout cela nous laisse dans l'inconnu.

Emanuele Rossi

à franceinfo

"Il est probable que la réduction des parlementaires sera confirmée mais on ne sait pas comment cela sera appliqué concrètement", s’inquiète Emanuele Rossi. L'Italie passerait de 935 à 600 parlementaires, dans la moyenne européenne en nombre mais comparé à la population l'Italie aura la plus faible représentativité avec l'Allemagne...

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