Italie : un référendum sur l’exploitation pétrolière en mer
«Oui» à l’abrogation de la loi ! Voilà le thème, légèrement alambiqué de la consultation. Abroger la loi, entrée en vigueur en janvier 2016, obligerait les groupes pétroliers à limiter l’exploitation des champs pétrolifères ou gaziers à la durée de la concession, et non aux réserves. Et, par voie de conséquence, interdire la poursuite de l’activité.
Il faut dire que l’Adriatique n’est pas la mer du Nord. Ici, les plateformes sont toutes proches du littoral, à moins de 12 milles (22 km), et gâchent un peu le paysage. La plus proche se situe à deux km d’une plage. Non seulement visibles, elles sont également accusées de polluer les eaux du secteur. Selon Greenpeace, les moules de la région de Ravenne contiennent des traces de métaux lourds et d’hydrocarbures.
De quoi justifier, pour les écologistes, l’abrogation de cette loi qui permet une exploitation sans limite des champs gaziers. D’autant que faune et flore ne sont pas à l’abri d’une catastrophe écologique. Enfin, cela enverrait un signe fort, le choix de l’Italie pour les énergies renouvelables disent les écologistes.
Sur les 92 plateformes offshore, la moitié se situe en Emilie-Romagne, et leur poids économique est loin d’être anodin. Selon le syndicat Filctem cité par l’AFP, leur démontage menacerait au moins 2500 emplois directs, et c’est pas loin de 140.000 emplois qui sont concernés au total dans la région.
D’où la position très délicate du premier ministre Matteo Renzi, qui a appelé à l’abstention, un comble pour un chef de gouvernement. Il est vrai qu’il n’est pas à l’origine de cette consultation. Le référendum d’initiative populaire a été initié par neuf régions littorales. De plus l’avenir de cette consultation tient aussi dans le nombre de votants. Si le quorum des 50% d’électeurs n’est pas atteint, le débat sera clos, et Matteo Renzi reprendra la main.
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