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Italie : qui sont les élus du mouvement 5 Etoiles ?

Aujourd'hui, le mouvement 5 Etoiles ne semble exister que par deux hommes. Beppe Grillo, le fondateur, et Federico Pizzarotti, élu maire de Parme en mai 2012. Or, le mouvement réussit un exploit lors de ces élections: 54 sénateurs et 108 députés vont siéger. Au Sénat, les «5 Etoiles» pourront faire et défaire les majorités.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Beppe Grillo lors d'un meeting à Bergame, le 12 février 2013. (AFP/Giuseppe Cacace)

«Encore un homme providentiel pour l'Italie» titre rudement Le Monde diplomatique. Il est vrai que la Péninsule, en politique, adore se jeter dans les bras du sauveur. Il y a eu Berlusconi et, à présent, Beppe Grillo.
 
Grillo est peut-être lui aussi un populiste. Mais le mouvement qu'il a lancé a su fédérer un électorat écœuré par les mœurs politiques du pays. Ni à gauche, ni à droite. Dans son blog, la journaliste Flora Zanichelli dresse le portrait du sympathisant.
«Ce sont des gens usés, des gens qui veulent voir aussi, qui pensent avoir un rôle à jouer dans une politique qui ne les représente plus.» Elle ajoute: «Des gens qui ont juste envie de se réapproprier leur territoire et qui ont vu dans le mouvement de Beppe Grillo l’unique porte de sortie.»

Qui sont les Grillini ?
Leurs candidats, et par voie de conséquences leurs élus, sont à cette image. Des novices en politique, issus de la société civile, ouvriers, petits cadres, comme le maire de Parme, Federico Pizzarotti, chef de projet dans une banque.

En recherchant dans les diverses listes de candidats, nous avons trouvé deux futures sénatrices élues en Lombardie. Monica Casaletto habite Monza, elle est âgée de 45 ans. Salariée indépendante, elle réalise des sites internets. L'autre, Laura Bignami, âgée de 43 ans, est enseignante. Leur inexpérience peut faire peur. Mais le mouvement fourmille d'idées. Leur manifeste est long comme le bras. Le M5S s'appuie sur une démocratie participative dont l'internet est la colonne vertébrale.


La e-democracy 
Une démocratie directe (appelée aussi numérique ou digitale) qui a permis à des centaines d’inconnus d’émerger et de représenter leur parti lors des dernières élections. Leur sélection s’est opérée sur le net. Du 3 au 6 décembre 2012, les «Parlementarie» se déroulaient sur la plateforme nationale du mouvement.
 
Lors de ces primaires d’un genre nouveau, le vote était réservé aux membres du parti, les candidats pouvant faire campagne via leur web-cam sur le site des «5 stelle».
Seulement 20.252 électeurs cliqueront en faveur de l’un ou l’autre des candidats. Un succès mitigé et une absence de certification des résultats qui sera notée. Mais le mouvement sera présent dans toutes les circonscriptions.

Pas de télé
Le parti avait fait le choix d’une campagne sans débat télévisé et il s’y tiendra. Beppe Grillo fera le tour d’Italie à bord du «Tsunami Tour». Les sites du parti et les réseaux sociaux relayant les réunions et initiatives des candidats. Des initiatives qui font le buzz comme en octobre 2012 lorsque le leader du M5S arrivait en Sicile pour faire campagne… à la nage, traversant le détroit de Messine.

Que vont-ils faire de ce succès ?
On l’aura compris, les Grillini, comme on appelle les adeptes de Grillo, préfèrent l’écran de l’ordinateur à celui de la TV. Reste à savoir quelles seront les consignes données par leur chef sur son fameux blog, le plus lu d'Italie. Et passer de l’explosion du système, prôné dans le monde virtuel, à la gestion du réel ne sera pas chose aisée pour les 162 parlementaires élus du parti et leur chef.

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