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En Italie, un premier procès pour pollution plastique en mer

Une station d'épuration avait déversé en Méditerranée des millions de filtres en plastique en février 2018. Des éléments que l'on retrouve encore sur certaines plages.

Article rédigé par Bruce de Galzain - Édité par Noémie Bonnin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
De nombreux filtres en plastique avaient été retrouvés notamment par l'ONG Clean Sea Life. (ONG CLEAN SEA LIFE)

C'est une première chez nos voisins italiens : un procès pour pollution plastique en mer débute lundi 15 février à Salerno, au sud de Naples. Une station d'épuration a déversé en Méditerranée des millions de filtres en plastique en février 2018. Des centaines de milliers en ont été ramassés, sur les plages de Campanie, mais ces disques en plastique ont été retrouvés jusqu'en Tunisie au sud, et en France au nord.

"On va peut-être en retrouver pendant 20 ans !"

Antonino Miccio, directeur de l'aire marine protégée d'Ischia

à franceinfo

Sur l'île d'Ischia, au large de Naples, le directeur de l'aire marine protégée Antonino Miccio, se bat encore pour récupérer ces filtres en plastique : "Au début, on ne savait pas du tout ce que c'était. On a compris que ces disques en plastique blanc de quatre centimètres servaient à filtrer l'eau à l'intérieur de la station d'épuration. Mais trois ans plus tard, nous avons encore trouvé des filtres sur la plage."

Un premier procès grâce à une nouvelle loi

C'est en fait un dysfonctionnement de la station d'épuration de Paestum qui a provoqué cet incident : des millions de filtres se sont échappés. Aujourd'hui, huit responsables de la commune et de Veolia, qui avait en charge les travaux de la station d'épuration, sont jugés.

Maria-Teresa Imparato, la présidente de la Ligue de l'environnement en Campanie est partie civile dans la procédure pénale : "C'est clairement une victoire pour nous, car c'est le premier procès après 30 ans de combat pour obtenir une loi sur l'environnement. Elle existe seulement depuis 2015. Aujourd'hui, on peut donc se constituer partie civile et avoir un procès pour des délits graves, 'complicité de pollution et catastrophe environnementale'." Certains accusés encourent jusqu'à 15 ans de prison. Mais la loi étant récente, personne n'a encore été condamné en Italie pour ces motifs.

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