En Italie, Beppe Grillo a du mal à tenir les troupes «cinq étoiles»
Le M5S de Beppe Grillo ne résiste pas aux appels de la gauche. A tel point que des sénateurs du mouvement ont permis d'élire à la présidence du Sénat le candidat du centre gauche, l'ancien juge Pietro Grasso. Beppe Grillo, qui revendique une neutralité absolue, n'a pas apprécié. Dans un premier temps il a réclamé des têtes avant de calmer le jeu.
Les 54 sénateurs du Mouvement 5 étoiles avaient des ordres précis. Il s'agissait de s'abstenir lors de l'élection du président du Sénat, quitte à faire réélire Renato Schifani, le candidat de Silvio Berlusconi.
Il faut croire que les casseroles traînées par Schifani ont convaincu les sénateurs M5S de sortir de leur neutralité. L'homme est tout bonnement accusé de liens avec la mafia. La candeur politique des nouveaux et inexpérimentés élus du M5S a fait la différence, et propulsé au perchoir le candidat du centre gauche, Piero Grasso.
Des élus libres
Tout à sa tactique ni gauche ni droite, Beppe Grillo n'a pas apprécié. Il réclame les noms des dissidents, et rappelle qu'il y a un contrat entre les électeurs et le M5S.
Sur sa page Facebook, Fabrizio Bocchino, l'un des élus frondeurs, justifie son vote «pour éviter que la seconde charge de l'Etat aille à une personne inapte».
Luis Alberto Orellana, chef du groupe parlementaire au Sénat, a quant à lui nié l'existence de divergences de fond. «Nous ne sommes pas télécommandés. Chacun de nous a sa propre sensibilité, sa propre conscience», dit-il dans les colonnes de La Stampa.
Espoir à gauche
Depuis, le calme est revenu au sein du mouvement. Mais ce premier accroc dans l'unité de façade, fait le bonheur du centre gauche. Son leader Pierre Luigi Bersani ne cachait pas sa joie. Il peut espérer trouver une majorité au Sénat en raliant quelques élus du M5S, tout du moins lors de votes cruciaux.
Pour l'instant c'est un vœu pieux. Pour Beppe Grillo, il est hors de question de voter la confiance à Bersani, que l'humoriste a rebaptisé «Gargamel».
Mercredi 20 mars, le président de la République Giorgio Napolitano doit entamer officiellement des consultations avec les dirigeants politiques en vue de la formation d'un gouvernement. Bersani, faute de coalition, veut regrouper autour d'un programme.
En clair, «la Combinazione» est repartie de plus belle.
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