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Effondrement d'un pont à Gênes : "On a vu le pylône partir complètement sur la droite, là on a réalisé ce qu'il se passait"

Léonine, son mari et leur fils de 3 ans s'engageaient en voiture sur le pont Morandi à Gênes lorsque celui-ci s'est effondré mardi 14 août. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Le pont Morandi à Gênes après son effondrement le 14 août 2018. (PORTOFINO / IPA / MAXPPP)

"On a vu le pylône partir complètement sur la droite, là on a réalisé ce qu'il se passait", a déclaré sur franceinfo Léonine, avocate française qui se trouvait dans une des voitures qui circulaient mardi 14 août sur le pont Morandi à Gênes, en Italie. La jeune femme était sur le point de s'engager en voiture avec son mari et son fils de 3 ans sur la portion qui a chuté.  

"Quand on est arrivés dans les environs de Gênes, un énorme orage a éclaté. Il tombait des trombes d'eau, comme celles qui peuvent faire ralentir sur l'autoroute. Globalement tout le monde roulait à vitesse limitée. Sur cette partie de l'Italie, les tunnels et les ponts s'enchaînent", raconte-t-elle à franceinfo.

On est sortis d'un tunnel pour s'engager sur ce fameux pont la visibilité était affreuse et mon mari a senti la voiture partir. Devant nous, on a vu un pylône bouger. Ça a continué et on a vu le pylône partir complètement sur la droite, là on a réalisé ce qu'il se passait.

Léonine

à franceinfo

"Il y a un instant d'abord pour reprendre ses esprits, pour bien comprendre", poursuit l'avocate française. "On a enclenché la marche arrière parce qu'on était déjà tellement engagés sur le pont qu'on s'est dit qu'on allait pouvoir revenir en arrière, qu'il nous fallait la vitesse d'une voiture pour le faire, qu'à pied c'était impossible. Évidemment ce n'est pas possible de faire une marche arrière sur l'autoroute quand derrière tout le monde est bloqué."

On a vu un monsieur arriver en sens inverse en courant et en faisant signe à tout le monde de partir. On a ouvert nos portières, pris le temps de détacher notre fils de son siège auto et puis on est partis en courant jusqu'au tunnel.

Léonine

Pendant sa course jusqu'au tunnel, Léonine se souvient : "Moi je regardais mon mari qui était devant moi avec mon fils dans les bras. Je ne voulais pas me retourner, j'avais peur que ça me coupe les jambes si je voyais ce qui se passait derrière. Mon mari s'est retourné une fois pour vérifier que j'étais bien là. À ce moment-là on court et on a hâte de voir l'entrée du tunnel. On ne pense pas à autre chose en fait."  

Une fois arrivés dans le tunnel, l'avocate raconte : "On a entendu un énorme grondement qui venait de la sortie du tunnel là où était le pont et là on s'est dit que ça continuait et que peut-être la chute allait nous rattraper. On a donc remonté tout le tunnel. Au bout, on est tombés sur des pompiers qui ont arrêté un taxi qui passait par là. On a donc fait quelques kilomètres de bouchons puisque l'autoroute était en train d'être évacuée. On a ensuite été déposés à l'aéroport où on a attendu des informations qu'on a fini par lire sur internet."  

On n'a pas encore réalisé. On a fait très attention à notre fils. Il s'est assoupi dans la voiture et il s'est réveillé en hurlant et en demandant s'il y avait eu un accident, si le pont était cassé et si la voiture était tombée. Il a trois ans et demi et il a tout compris.

Léonine

Le bilan, encore provisoire, est très lourd : 31 morts, selon les autorités. Les sauveteurs ont lutté toute la nuit pour tenter de trouver des survivants sous les débris du viaduc.

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