"Il faut procéder sans tarder à la formation de l'exécutif" , a affirmé le président Giorgio Napolitano lors de son discours inaugural lundi, après avoir accablé les parlementaires de reproches sur la gestion politique de l'Italie.Selon les médias italiens, le président "Napolitano Bis" devrait entamer dès aujourd'hui des consultations en vue de former un gouvernement de coalition, qui rassemblerait le Parti démocrate (PD, centre-gauche) et le Peuple des Libertés (PDL, centre-droit).Les démocrates divisésAprès s'être déchiré sur l'élection du président de la République, le PDsemble céder à la panique. Le maxi-parti de gauche, qui rassemble les libéraux,les démocrates-chrétiens et une partie des communistes, n'a pas surmonté sescontradictions. Il n'a pas su capitaliser sur sa (faible) victoire aux électionsdu mois de février et n'a pas réussi à former un gouvernement. Le parti a ainsi explosé samedi avec la démission de son premiersecrétaire Pierluigi Bersani et de l'ensemble de sa direction. Mardi, lesleaders vont tenter de faire le bilan de ce week-end mouvementé, de régler leurscomptes et de se concerter sur la formation d'un nouveau gouvernement. Parmi eux, les ancienscandidats à la présidence Franco Marini et Romano Prodi, mais surtout le mairede Florence Matteo Renzi, qui se présente comme le réformateur libéral enmesure de sauver le PD. Dans les colonnes du quotidien La Repubblica , il résumela situation : "Le PD est bloqué dans un coin : ou il en sort,ou il saute. "Silvio Berlusconi, toujours prêtLe chaos de ces dernières semaines semble favoriser lacoalition de centre-droit de Silvio Berlusconi, que les sondages placent en têteen cas de nouvelles élections. L'homme d'affaires âgé de 76 ans, menacé par trois affaires judiciaires en cours, se retrouve dans une positioninespérée : avec ou sans élections, il jouera un rôle dans le prochaingouvernement.L'ex-président du Conseil s'est d'ailleurs empressé de saluer le discours "exceptionnel, à méditer " de Giorgio Napolitano, qui ne le ménageait pas, pourtant. Il a également lancé une pique à la seule force qui ne prendra pas part au gouvernement, le Mouvement 5 étoiles, composé selon lui d'"analphabètes politiques guidés par un déséquilibré".Le M5S dans l'opposition à la "grande coalition"Le leader du Mouvement 5 étoiles et épouvantail de la dernièrecampagne électorale, Beppe Grillo, a d'abord dénoncé un "mini-coup d'étatinstitutionnel " devant ses partisans réunis à Rome, puis a assuré sur sonblog que depuis ce dimanche, "laRépublique est morte ". Le Mouvement 5 étoiles ayant été le seul à refuserde soutenir la candidature unitaire de Giorgio Napolitano, il cherche à seprésenter comme l'unique parti d'opposition. Le centre en outsider Le président du Conseil Mario Monti, démissionnaire en décembre maistoujours en fonction, est en embuscadepour prendre part à une éventuelle "coalition large" degouvernement. Selon les médias italiens, il pourrait obtenir le ministère de l'Economie.