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Pour les juifs éthiopiens, Israël n’est pas la Terre promise

Des milliers d’Israéliens d’origine éthiopienne manifestent depuis quelques jours à Tel Aviv et Jérusalem contre la police. Les Falashas comme on les appelle, ne se sont jamais intégrés et dénoncent les actes de racisme dont ils se disent victimes de la part de la police
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Le 25 mai 1991, un Boeing de l'armée israélienne s'apprete à décoller d'Addis-Abeba avec à son bord des dizaines de migrants le 25 mai 1991. (Patrick Baz/AFP)

C’est l’histoire d’une utopie qui a mal tourné. En 1991, lors de l’opération Schlomo, en 48 heures, 14.000 juifs éthiopiens étaient emmenés en Israël lors d’une opération secrète. A l’époque, cette immigration est saluée comme étant un geste humanitaire vis-à-vis d’une population qui meurt de faim.
D’autre part, Israël trouvait ainsi un bon moyen d’augmenter sa population. Enfin, les juifs les plus pieux saluaient l’arrivée en Terre promise des descendants du fils né des amours du roi Salomon avec la reine de Saba.
 

Mais aujourd’hui les choses ont bien changé. Après 38 années d’émigration collective en terre sainte, Israël interrompt les opérations. Désormais toute Aliyah sera individuelle, et les demandes seront examinées au cas par cas.
 
L’aveu d’un échec d’intégration
Les 120.000 falashas, dont les deux tiers sont nés en Israël, n’ont jamais trouvé leur place. Racisme et discrimination sont leur lot. Certaines communes rapporte RFI refusent d’accueillir ces migrants noirs, parlant d’un «seuil de tolérance » atteint. Leur méconnaissance de l’hébreu les empêche ainsi d’accéder au marché du travail.
 
Ainsi en 2011, un rapport faisait état d’un taux de chômage de 45% dans la communauté quand il était de 5,6% dans le pays. Et cela n’est pas près de s’arranger. Selon une autre étude citée par l’Express, 20% des enfants d’origine éthiopienne ne seraient pas scolarisés.
 
Pire, la police est accusée de racisme. Ainsi une vidéo montre deux policiers frappant Pakada, un jeune soldat falasha en uniforme. Les manifestations pour dénoncer ces actes ont dégénéré, faisant une cinquantaine de blessés dans les rangs de la police. Le terme même de falasha est jugé péjoratif par les intéressés, tant il est subi par ces juifs éthiopiens, de plus en plus stigmatisés.

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