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Israël : le "prisonnier X" mort pendu dans la douche de sa cellule

Selon un tribunal israélien, Ben Zygier, un jeune Australien qui aurait travaillé pour le Mossad, s'est suicidé dans sa cellule alors qu'il était secrètement détenu depuis 2010. Il reste toutefois encore de nombreuses zones d'ombre autour de cette affaire, entre espionnage et géopolitique.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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  (Brandon Malone Reuters)

Depuis une semaine, l'histoire du "prisonnier X" passionne les médias israéliens et australiens. Chaque jour apporte son lot de révélations.

Ce mardi, c'est le tribunal de Rishon-LeTzion, près de Tel Aviv, qui a rendu publique une information capitale :

"Le défunt a été trouvé pendu dans la douche de sa cellule de détention, avec un drap autour du cou attaché à la fenêtre de la salle de bain".

Le tribunal devait se prononcer sur la levée partielle du secret entourant toute l'affaire.

Qui était vraiment Ben Zygier ?

Dans l'état actuel des choses, personne, autorité ou particulier, n'a encore officiellement confirmé l'identité de Ben Zygier. Seule certitude, le jeune homme de 34 ans était un ressortissant australien, venu s'installer en Israël. Recruté par le Mossad, il aurait selon plusieurs médias joué un rôle dans l'assassinat en janvier 2010 d'un cadre du Hamas à Dubaï.

Selon la télévision australienne ABC, il aurait ensuite divulgué des informations sensibles aux renseignements australiens, concernant notamment une opération secrète en préparation en Italie. C'est à ce moment-là, en février 2010, qu'il aurait été incarcéré à la prison d'Ayalon. Selon un haut responsable des services de sécurité, cité par la télévision israélienne, Ben Zygier s'est suicidé parce qu'il avait "honte de ce qu'il avait fait" .

Etait-il surveillé ?

Avec la révélation de son suicide par pendaison, dans la salle de bain de sa cellule, se pose désormais la question de la surveillance d'un détenu pas comme les autres. Selon le journal israélien Maariv, Ben Zygier ne faisait pas l'objet d'une surveillance soutenue, pour éviter tout suicide, comme c'est normalement le cas dans le quartier à haute sécurité dans lequel il passait ses journées.

Les zones d'ombre de l'affaire sont encore nombreuses ; zones d'ombre que la Knesset, qui lundi a chargé une sous-commisson de mener l'enquête, devra en partie lever. Ce qui est sûr, c'est que le voile ne se lèvera pas entièrement, étant donné la sensibilité des informations en jeu. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a lui-même prévenu qu'une "surexposition" médiatique de l'affaire pouvait "porter gravement préjudice" à la sécurité de l'Etat.

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