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Israël à l'offensive à Gaza : "On prie pour notre garçon"

Alors qu'une intense activité diplomatique se développe pour tenter d'enrayer la guerre, la bande de Gaza a encore été bombardée lundi. Plus de 570 Palestiniens ont été tués en deux semaines. Côté israélien, on dénombre 27 morts, surtout des soldats. Et dans les familles, l'inquiétude grandit. Nos envoyés spéciaux ont rencontré un couple dont le fils est soldat de Tsahal.
Article rédigé par Mathilde Lemaire
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Lili Itamari : "je sais que les Palestiniens souffrent. Mais on n'a pas le choix".  © RF/Benjamin Chauvin)

Le Kiboutz Ruhama est situé à 25 kilomètres du point de passage d’Erez, entre Israël et Gaza. Un pavillon avec terrasse et jardin. Lili et Ran Itamari, la cinquantaine, sont réfugiés là chez les parents de Ran depuis 15 jours. Leur maison à eux est "trop proche de la ligne rouge, trop exposée aux roquettes ", disent-ils.

 

Mais ce qui préoccupe le couple, ça n’est pas leur maison, c’est leur fils, Tomer : 20 ans, tout juste sorti du lycée. Son unité d’infanterie est entrée jeudi dans Gaza. Lili explique qu’elle n’en dort plus.

"Défendre sa maison, défendre sa terre "

"On prie Dieu qu’il protège notre garçon et tous les soldats. J’ai peur quand je pense à ce qu’il traverse, à ses combats. Je suis sûre qu’il se retourne de temps en temps, regarde sa maison au loin, et se dit qu’il fait ça pour défendre sa maison, sa terre ", raconte la mère de famille. Quand on l’interroge sur les centaines de victimes recensées  - notamment de nombreux enfants - de l’autre côté, à Gaza, Lili baisse la tête. "Je sais que les Palestiniens souffrent. C’est triste. Je suis désolée. C’est un prix très cher à payer, mais notre armée doit terminer le travail" , explique-t-elle.

 

On entend le bruit sourd des bombardements au loin. Lili, les larmes aux yeux nous montre les photos de son fils sur son téléphone portable. Elle raconte qu’à douze ans, Tomer a été blessé par des éclats de bombe et que ça l’a marqué, que ça lui a donné le courage de devenir un combattant. Lili refuse d’allumer la télévision. Ran non plus ne veut pas trop suivre les informations. "C’est trop anxiogène ", dit-il.

Aucun appel téléphonique possible 

"Vous savez c’est très dur. Il n’a pas de téléphone et n’a pas la possibilité de nous joindre. Nous n’avons reçu aucune nouvelle de lui depuis jeudi. Avec quelques autres parents, on forme un petit groupe, on se serre les coudes. On se demande : "As-tu des nouvelles toi ? Non et toi ? Non". Il y a encore cinq minutes, j’en avais  un au bout du fil" , confie Ran. "Je n’aime pas ce qui se passe là bas, ajoute-t-il, mais on n’a pas le choix", ajoute-t-il.

 

Lili et Ran avaient depuis longtemps programmé des vacances en Croatie. Ils devaient décoller demain. Mais le couple a tout annulé. Pas question de s’éloigner plus de leur fils, expliquent-ils, dont ils espèrent le retour au plus vite.

Dans les familles des soldats israéliens, l'inquiétude grandit. Reportage de Mathilde Lemaire
 

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