"Jamais une élection en Iran n'avait suscité autant de remous", explique Stéphanie Pérez, envoyée spéciale en Iran pour France Télévisions. Le pouvoir iranien a écœuré une partie de la population, réussissant même à accentuer la fracture au sein du camps conservateur. "C'est le Guide suprême qui détient réellement le pouvoir, commente Stéphanie Pérez. L'élection a pour but de légitimer les institutions." Les plus fervents partisans du régime étaient au rendez-vous, ce vendredi 18 juin, pour voter. Le candidat ultra-conservateur, Ebrahim Raïssi, devrait l'emporter ; ses adversaires sérieux n'ont pas eu le droit de se présenter. Mais le taux d'abstention pourrait battre des records. "90 % des Iraniens veulent changer de régime (...), ils haïssent ce régime", confie un jeune en colère. Une partie de la jeunesse, désabusée, boycotte l'élection. "Je ne vois pas d'avenir ici, ceux qui restent ne trouvent pas de travail en rapport avec leurs études", explique un autre homme. Tomber le voile pour protesterLes femmes, qui espèrent que leur condition s'améliore, tombent de plus en plus souvent le voile en guise de protestation. "Soyez-vous même, n'ayez pas peur, même si on vous met dans un fourgon de police comme moi", déclare l'une d'elles. "J'ai souvent envie d'abandonner", témoigne un entrepreneur dont la société est pénalisée par les sanctions économiques.