Inondations en Thaïlande : Bangkok contrainte d'ouvrir les vannes
Cela fait deux semaines que le tout jeune gouvernement thaïlandais (nommé en août) tente coûte que coûte de protéger Bangkok. En dressant des dizaines de kilomètres de digues de fortune, faites de sacs de sable. Mais le niveau de l'eau est tel que la capitale ne va plus pouvoir faire barrage trop longtemps. Une partie de la grande banlieue est déjà noyée. Il faut évacuer ces quelque 10 milliards de m3, et pour ce faire, ouvrir les 200 écluses censées en temps normal réguler les 2.000 km de canaux de cette ville d'eau. Néanmoins, une fois les écluses ouvertes, les pompes vont se mettre à fonctionner. Mais selon l'AFP, elles ne sont capables de pomper que 1.500 m3 par seconde.
C'est donc à un vrai dilemme que le pouvoir est confronté, entre préserver la mégalopole ou en inonder une partie pour soulager les régions à nord et à l'est. La pression de la population hors la capitale est telle que 50.000 soldats et 30.000 policiers ont dû être mobilisés pour empêcher que les habitants des zones submergées ne s'attaquent eux même aux digues.
Ce sont donc sept quartiers abritant près de 900.000 personnes qui devraient être sacrifiés. À moins que la masse d'eau n'inonde aussi le cœur de la capitale. On se rue donc dans les supermarchés pour faire des provisions, dans les magasins spécialisés pour s'offrir un canaux pneumatique et dans les parkings à étages pour tenter de sauver sa voiture.
Au dernier bilan ce matin, ces inondations ont fait au moins 320 morts et trois disparus. L'opposition réclame l'état d'urgence pour permettre à l'armée d'évacuer de force les populations qui s'y refuseraient, et interdire certains axes.
Cécile Quéguiner, avec agences
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