Naissance du Telangana, 29e Etat indien, dans la douleur
Les opposants estiment que le gouvernement a ouvert la boîte de Pandore, en permettant à d'autres groupes minoritaires de réclamer de nouveaux Etats. Les protestataires ont bloqué des routes et envahi des rues dans les régions côtières, après le feu vert du gouvernement à la scission de l'Etat en deux, pour former l'Andhra Pradesh et le Telangana, le 3 octobre 2013.
La situation est telle que quatre ministres, partisans d'un seul Etat, ont donné leur démission, et des attaques ont été menées contre les résidences d'hommes politiques locaux. L'affaire est remontée jusqu'au Premier ministre Manmohan Singh, le gouvernement ne s'attendant pas à ce que la partition provoque un tel niveau de violence.
Des mesures ont été prises pour tenter de ramener la paix, notamment dans les régions côtières. Le couvre-feu est resté en vigueur dans la ville de Vizianagaram, qui vit dans le noir depuis que des employés de l'électricité en grève ont coupé le courant dans de nombreux quartiers.
Mais au-delà de la possible confrontation entre les populations des deux régions concernées, cette séparation pose la question de la répartition de l'emploi et des études. «Comme la plupart des bonnes institutions académiques et les opportunités d'emploi sont situés dans la région de Telangana, surtout Hyderabad et sa région, les habitants de l'autre partie, le Seemandhra (côtier, NDLR), pensent que très peu de possibilités seront laissées après la création du nouvel Etat», indique le Deccan Chronicle.
Crée en 1956, l'Andhra Pradesh est le 5e plus grand Etat de l'Inde. Le Telangana doit englober une région pauvre, aride, qui, selon les partisans du projet, avait toujours été négligée par le gouvernement de l'Etat. Les deux parties garderont la même capitale, Hyderabad, durant les dix ans à venir. Hyderabad s'est spécialisée dans les techonologies de l'information.
Le dernier redécoupage des frontières intérieures de l'Inde remonte à 2000, avec la création de trois nouveaux Etats dans des régions pauvres de la moitié nord du pays.
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