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Inde : un ancien député et son frère abattus devant la police et des journalistes

Atiq et Ashraf Ahmed, détenus depuis 2019 et cibles de multiples accusations de criminalité, étaient escortés par la police à un examen médical quand ils ont été tués par des assaillants déguisés en journalistes.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La police scientifique sur le lieu de l'assassinat d'un ancien député indien et de son frère, à Prayagraj (Inde), le 15 avril 2023. (SANJAY KANOJIA / AFP)

Des assaillants se faisant passer pour des journalistes ont tué à bout portant, devant des caméras filmant en direct, un ancien député indien et son frère que la police accompagnait menottés à l'hôpital, à Prayagraj, dans l'Etat d'Uttar Pradesh, samedi 15 avril.

Atiq Ahmed, 61 ans, emprisonné depuis 2019 et condamné pour enlèvement, répondait aux questions des journalistes lorsqu'il a été abattu, ainsi que son frère Ashraf, ont montré des images de la chaîne indienne Aaj Takand.

"Selon les premières informations, trois personnes se faisant passer pour des journalistes les ont approchés et ont ouvert le feu", a expliqué un responsable de la police. "Les assaillants ont été arrêtés et leur interrogatoire est en cours."

Des slogans hindous et des victimes musulmanes

La séquence filmée par la télévision montre les assaillants criant des slogans hindous après l'attaque. Les deux victimes sont membres de la minorité musulmane indienne, mais la police n'a pas précisé si elle enquêtait sur un possible mobile confessionnel. Selon des informations de presse, les assaillants étaient de petits délinquants.

Les deux frères étaient liés aux milieux de la criminalité en Inde et l'ancien député faisait face à plus d'une centaine d'accusations, notamment pour meurtre et agression. Il avait siégé au Parlement de 2004 à 2009 pour un parti régional, le Samajwadi Party, rapporte la BBC.

Les rassemblements interdits dans l'Etat

La police de l'Uttar Pradesh avait annoncé plusieurs jours auparavant avoir tué lors d'une fusillade le fils âgé de 19 ans de l'ex-député et un complice, tous deux recherchés dans une affaire de meurtre.

Dans cet Etat, les organisations de défense des droits humains dénoncent régulièrement des exécutions extrajudiciaires. Atiq Ahmed avait affirmé le mois dernier, dans une requête présentée à la Cour suprême indienne, que sa vie était menacée par la police.

Dimanche, les autorités de l'Uttar Pradesh ont interdit les rassemblements de plus de quatre personnes. Cet Etat de 200 millions d'habitants est dirigé par le parti nationaliste hindou au pouvoir en Inde, le Bharatiya Janata Party (BJP).

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