Cet article date de plus de dix ans.

Hong Kong : un journaliste trop critique poignardé

Ce mercredi, Kevin Lau, un ancien rédacteur en chef du journal libéral Ming Pao, a été agressé à l'arme blanche. Remercié en janvier dernier, il était critique à l'égard du régime de Pékin. Les deux auteurs de l'agression qui se sont enfuis à moto n'ont pas été confondus. Le journaliste a été transporté à l'hôpital. Il est désormais hors de danger.
Article rédigé par Guillaume Perilhou
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Franceinfo (Franceinfo)

C'était en pleine journée, dans le quartier de Chai Wan, là
où se trouve le journal réputé pour son sérieux. Le journaliste sortait de sa
voiture quand deux hommes à moto se sont approchés de lui. L'un deux est
descendu et l'a poignardé. Selon le porte-parole de la police hongkongaise, Kevin Lau est blessé aux jambes et au dos d'une plaie profonde, mais sa vie n'est pas en danger.

Pour sa part, Leung Chun-ying, chef de l'exécutif de Hong
Kong, a fait part de son inquiétude et de sa révolte face à ce crime. "Hong
Kong est une société de droit et ne tolèrerons aucune violence de ce genre
" a-t-il déclaré, après avoir rendu visite à Kevin Lau dans un hôpital de la ville.

Un évincement politique selon ses défenseurs

En janvier dernier, Kevin Lau avait été évincé de la
rédaction en chef du journal. Un limogeage politique, selon ses défenseurs. Il avait,
peu auparavant, écrit sur la mort du dissident chinois Li Wangyang, retrouvé pendu. Ming
Pao se fait régulièrement le porte-voix des tensions qui existent entre les libéraux,
partisans de l'instauration d'un suffrage universel direct à Hong Kong, et les
autres, les pro-Pékin.

Région Administrative Spéciale (RAS) depuis sa rétrocession en
1997, Hong Kong bénéficie, en Chine, d'un statut particulier. Pékin, qui contrôle
largement l'exécutif de la RAS, y a promis l'instauration du suffrage universel
d'ici à 2020.

Liberté de la presse à Hong Kong : une censure
contestée

Cette agression est survenue après que des milliers de personnes aient manifesté, ce week-end,
dans les rues de la ville pour protester contre la censure qui frappe la
presse de la région. Les associations de défense des journalistes ont appelé à
mettre tout en œuvre pour retrouver les malfaiteurs.

En juin 2013, l'éditeur d'un
magazine hongkongais avait déjà été roué de coups, à cause d'une couverture un peu trop critique
à l'égard du régime chinois. Au même moment, plusieurs journalistes du quotidien
Apple Daily, aussi très critique à l'égard de la politique de Pékin, avaient également été agressés à Hong Kong.

A LIRE AUSSI ►►►RSF publie son classement annuel de la liberté de la presse

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.