Hollande à Bamako : "La France restera avec vous le temps qu'il faudra"
Peu avant 18h30, dans la
chaleur malienne, François Hollande est arrivé sur la place de l'Indépendance
de Bamako. A ses côtés, le président malien par intérim, Dioncounda
Traoré, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius et le ministre de la
Défense, Jean-Yves Le Drian. Des responsables de l'Etat major malien étaient
également présents.
> A REVIVRE. La journée de François Hollande au Mali
Comme ils l'avaient fait à
Tombouctou, les deux présidents ont levé le bras ensemble, en signe de
victoire. François Hollande a ensuite déposé une gerbe au pied du monument de l'indépendance
malienne.
"Grâce à la France, l'histoire du Mali s'est accélérée depuis le 10 janvier"
(Dioncounda Traoré)
C'est le président malien par
intérim, Dioncounda Traoré, qui a pris la parole en premier. Il a tout d'abord
tenu à parler de Tombouctou, où il s'est rendu le matin même avec François
Hollande. Pressé par le temps, il n'a pas pu prononcer de discours.
Comme s'il s'adressait à la
population de cette ville du Nord malien, il a demandé : "Dites à
notre frère François Hollande qu'il est le très bienvenu parmi nous, chez lui à
Tombouctou. Tombouctou la mystérieuse, la sainte que l'ignorance et l'obscurantisme
ont cherché à profaner ".
Pour le président malien, l'intervention
de la France a complètement changé le Mali : "Grâce à la France, l'histoire
du Mali s'est accélérée depuis le 10 janvier ".
Il a également promis qu'il n'y aurait "aucune exaction, aucun réglement de compte, aucune représailles" après la reconquête du Nord du Mali, occupé par les groupes islamistes armés.
Justifier l'intervention
Française
François Hollande a ensuite
pris la parole et a d'abord cherché à justifier l'intervention des troupes françaises. "Oui, c'est vrai, j'ai
pris une décision grave le 10 janvier ", a dit la président,
celle "d'engager les soldats français ", car selon lui, "c'était
le devoir de la France ".
Acclamé par la foule qui scandait "Merci, merci", François Hollande
a expliqué qu'il était "important de combattre le
terrorisme, ici, au Mali et en Afrique de l'Ouest ". En agissant ainsi, le président a estimé que
la France était "à la hauteur de son histoire ".
Concernant la durée de l'opération
Serval, François Hollande est resté flou. Il a réaffirmé que l'intervention n'était
pas terminée. Au président malien et à la foule réunie place de l'Indépendance,
il a déclaré : "La France restera avec vous le temps qu'il
faudra, c'est-à-dire le temps que les Africains prendront pour nous remplacer ".
"Le terrorisme a été
chassé mais il n'a pas encore été vaincu" (François Hollande)
Selon le président français,
les groupes islamistes ont essuyé de nombreuses pertes, mais ils "n'ont
pas disparu ", le combat n'est donc "pas terminé ". Mais
attention, prévient-il, "la France n'a pas vocation à rester, ce sont les
Maliens eux-mêmes qui assureront la sécurité " de leur pays.
Payer sa dette
François Hollande a utilisé des mots forts lors de son discours. Il a estimé que la France avait "payer sa dette" envers le Mali et l'Afrique qui ont combattu à ses côtés lors de la seconde guerre mondiale. "Parce que moi je n'oublie pas que lorsque la France a été elle-même attaquée, lorsqu'elle cherchait des soutiens, des alliés, lorsqu'elle était menacée pour son unité territoriale, qui est venu alors? C'est l'Afrique, c'est le Mali, merci au Mal i".
"Nous payons aujourd'hui notre dette à votre égard" (François Hollande)
Juger les groupes terroristes
Même si François Hollande a
rappelé à plusieurs reprises que les militaires français n'allaient pas partir
tout de suite du Mali, il a tout de même souligné que ce sont les Maliens qui
allaient "porter leur destin ". Le président Français a même parlé
de "nouvelle indépendance ". Après avoir vaincu le colonialisme, le
Mali a vaincu le "terrorisme " et le "fanatisme ", selon
François Hollande.
Il a également mis en garde
les Maliens contre d'éventuels actes de vengeance. "La justice n'est pas
une vengeance, vous devez être exemplaires " a prévenu François Hollande, "ceux qui se sont associés aux groupes terroristes devront répondre de leurs crimes devant la
justice ". Il demande aux Maliens de faire de "belles élections " en juillet prochain.
"Je viens sans doute de vivre la journée la plus importante de ma vie politique" (François Hollande)
Au début et à la fin de son discours, le président français a remercié les Maliens pour la clameur et la ferveur avec lesquelles ils l'ont accueilli. "La France est avec vous, la France est à vos côtés, la France est fière de vous, et moi je veux vous dire que je viens sans doute de vivre la journée la plus importante de ma vie politique, parce qu'à un moment une décision doit être prise, elle est grave, elle engage la vie d'hommes et de femmes" .
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