Première en Grèce, la petite île d'Alonnisos interdit les sacs plastique
La décision de la petite île d'Alonnisos dans la mer Egée est sans doute une goutte d'eau dans un océan de plastique mais elle montre que la prise de conscience progresse. Même dans un pays peu réputé pour ses luttes en faveur de l'environnement, surtout en temps de crise économique.
Alonnisos est déjà une île sensibilisée à l’écologie car elle est bordée par un parc marin et abrite une des dernières colonies de phoques moines de Méditerranée. Avec cette décision d'interdire les sacs plastique, généreusement distribués dans tous les commerces de Grèce, le petit paradis des Sporades souhaite devenir «l’île la plus verte» du pays, note le journal Ekathimerini qui donne l’information.
«Il y a toujours eu une conscience écologique ici. Les personnes âgées l’ont toujours été, même si c’était d’une autre façon. Le programme de recyclage que nous avons mis en place en 2012 a été bien accepté», explique le maire de la petite île de moins de 2.700 habitants.
La Grèce accro au plastique
Une petite révolution dans un pays qui consommerait quelque 242 sacs à usage unique par an et par personne.
Il faut dire qu'en Grèce, dans les îles envahies par les touristes en été, la situation devient vite intenable face à des montagnes de déchets, dont les sacs ou les bouteilles en plastique.
Cette situation est loin de ne toucher que la Grèce. D'autres pays prennent des mesures. Ainsi, la Corse, grande île méditerranéenne, a décidé de bannir ce type de sacs depuis 2003. La France, de son côté, et L'Europe, en géneral, ont d'ailleurs décidé de renforcer les règles. L'UE a édicté une directive destinée à limiter l'usage de ces sacs et en France les sacs à usage unique doivent disparaître en janvier 2016.
«La Méditerranée: un continent de plastiques»
On estime que ces sacs ont une durée de vie de 4 à 500 ans. On en utiliserait quelque 500 milliards dans le monde. Ces matières se retrouvent souvent dans la mer.
«La concentration de plastiques en Méditerranée est similaire à celle des gyres océaniques où se forment des continents de déchets», écrivait Sciences et Avenir en avril 2015. Dans cet article, le magazine citait une étude espagnole indiquant qu'entre 1000 et 3000 tonnes flottent à la surface notamment sous la forme de fragments de bouteilles, de sacs, d’emballages et de fils de pêche. «Ces déchets ont été retrouvés dans 100% des sites échantillonnés à une concentration moyenne similaire (483 g/km²) à celle retrouvée au niveau des gyres océaniques», note l'étude. Ces gyres sont des sortes de «continents» de plastique flottant dans les océans.
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