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Pourquoi la zone euro rechigne à débloquer l'argent pour la Grèce

Les ministres des Finances n'ont pas réussi à se mettre d'accord mardi soir sur le versement d'une nouvelle tranche d'aide au pays.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le ministre français de l'Economie, Pierre Moscovici (à g.), et le chef de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, à Bruxelles (Belgique), le 20 novembre 2012. (JOHN THYS / AFP)

GRECE - La zone euro est à "un cheveu" d'un accord ouvrant la voie au déblocage de l'aide financière à la Grèce, gelée depuis des mois. Les ministres des Finances de la zone euro se sont réunis dans la nuit du mardi 20 au mercredi 21 novembre, sans réussir à se mettre au diapason.

Interrogé sur Europe 1, le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, s'est dit "confiant dans le fait que nous parviendrons à [un accord]", mais en attendant, Athènes est sur les nerfs. Et pour cause : c'est la deuxième fois que les discussions achoppent à ce sujet en moins de dix jours. Francetv info liste les points de blocage.

Une importante somme en jeu 

Les ministres étaient réunis pour se mettre d'accord sur le versement d'un prêt pouvant aller jusqu'à 44 milliards d'euros, et trouver un terrain d'entente avec les autres créanciers publics de la Grèce, en premier lieu le Fonds monétaire international (FMI). Ils doivent trouver des solutions pour réduire l'énorme dette grecque, qui menace d'atteindre 190% du PIB en 2014, et combler un trou de 32 milliards d'euros résultant des dérapages des deux premiers plans d'aide et du délai de deux ans dont doit bénéficier le pays pour mener à bien son ajustement budgétaire.

Reste à déterminer si l'aide financière sera versée en une seule fois ou par paquets, et si elle sera de 31,2 milliards d'euros (correspondant à la somme bloquée depuis juin) ou de 44 milliards, soit la totalité des trois tranches que la Grèce doit en théorie recevoir d'ici à la fin de l'année.

Des calculs compliqués

"Les questions étaient si complexes que nous n'avons pas trouvé de solution définitive", a affirmé le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble. "Il y a toute une série d'options pour combler le trou de financement" de la Grèce, a-t-il ajouté, sans plus de précisions.

Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe, a lui aussi souligné que ces questions étaient "complexes" et que des "calculs [devaient] être faits". Les ministres doivent rendre compte à leurs gouvernements et à leurs Parlements "et les chiffres doivent être très clairs", a-t-il expliqué.

Plusieurs options sur la table

De nombreuses options ont été évoquées pour réduire la dette grecque. Parmi elles, un abaissement des taux d'intérêt des prêts déjà consentis au pays, un allongement des durées de remboursement, ou un rachat par le pays d'une partie de sa dette à prix cassé. A aussi été avancée l'idée d'un geste de la Banque centrale européenne, qui pourrait reverser les profits sur les obligations grecques qu'elle a acquises afin qu'ils abondent les caisses grecques.

Les délais sont aussi en question. La semaine dernière, une divergence est apparue entre la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, et Jean-Claude Juncker. Ce dernier est prêt à repousser de 2020 à 2022 l'échéance à laquelle la Grèce doit ramener sa dette à 120% du PIB, ce que refuse catégoriquement le FMI. "Nous rapprochons nos positions", a-t-il fait savoir.

La Grèce fait pression

En réaction à l'échec des discussions, le Premier ministre grec, Antonis Samaras, a mis en garde les partenaires et bailleurs de fonds du pays : "Nos partenaires et le FMI ont le devoir de faire ce qu'ils ont assumé, ce n'est pas seulement l'avenir de notre pays mais la stabilité de toute la zone euro qui dépend du succès de la conclusion de cet effort ces prochains jours", a-t-il prévenu dans un communiqué. Il assure que la Grèce a, de son côté, "fait ce qu'elle devait et [ce] à quoi elle s'était engagée".

"Nous avons constaté que, un, la Grèce avait fait des efforts considérables, deux, nous avions mis en place des mécanismes de contrôle des engagements de la Grèce", a renchéri Pierre Moscovici sur Europe 1. "Encore une fois, nous sommes tout près d'un accord", a-t-il répété. 

DLTFTV_MAM_2792722 (Francetv info)

Les ministres des Finances de la zone euro doivent de nouveau se réunir lundi 26 novembre à Bruxelles. Se disant "un peu déçu" par l'échec des négociations, Jean-Claude Juncker a estimé qu'un accord serait "possible lundi".

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