Manolis Glézos, le résistant
Lors des violentes manifestations qui ont enflammé Athènes, les deux hommes se trouvaient devant le Parlement au premier rang des contestataires. Après avoir reçu des jets de gaz lacrymogène, ils ont dû être soignés au centre médical du parlement.
Manolis Glezos, le vieux lion, rugit encore, cette fois contre la «tutelle» étrangère imposée à la Grèce pour la sauver de la faillite. Figure emblématique de la gauche radicale grecque, il a formé tout récemment un mouvement avec le célèbre compositeur Mikis Théodorakis, 87 ans, Résistance des Peuples Démocratiques Unis (Elada), destiné à lutter contre les mesures d'austérité dictées aux Grecs par les bailleurs de fonds du pays.
Arrêté trois fois sous l'Occupation, Manolis Glezos a échappé au peloton d'exécution. Son frère cadet fut exécuté en 1944. Son engagement dans la résistance, puis son militantisme communiste, sous des régimes autoritaires et militaires, lui ont valu deux condamnations à mort et douze ans dans «presque toutes les geôles du pays». «Beaucoup y sont devenus fous», note-t-il. Ancien membre du Parti communiste grec stalinien, qu'il a quitté en 1968, il est devenu une figure tutélaire de la gauche radicale.
Aujourd'hui, le militant souhaite une prise de relais par la jeunesse «pour descendre tous les drapeaux qui oppriment».
Manolis Glezos, éternel indigné grec
AFP, le 21 juin 2011
«Assez, c'est assez !», s'exclame Manolis Glezos. «Ils n'ont aucune idée de ce que veut dire un soulèvement du peuple grec. Et le peuple grec, toutes idées politiques confondues, est en train de se soulever», affirme ce héros de la résistance aux Nazis pendant la Seconde guerre mondiale. Mais, contrairement à de nombreux Grecs, hérissés par les exigences de rigueur de l'Allemagne en particulier, l'ex-résistant se garde de tout amalgame entre l'occupant d'hier et le sourcilleux partenaire d'aujourd'hui.
Pour se sortir de la crise, la Grèce devrait donc ne compter que sur elle : «ne plus consacrer un sou aux dépenses militaires», refuser de rembourser une dette «qui n'est pas légitime», s'en prendre à la fraude fiscale et aux «cumulards du secteur public», «mais en protégeant la santé, l'éducation, la recherche».
Et puis exiger de l'Allemagne qu'elle s'acquitte de son propre dû, en remboursant le prêt obligatoire au régime nazi, «la seule fois où la Grèce a prêté au lieu d'emprunter», lance-t-il avec malice sous sa moustache. «Avec les dommages de guerre», qu'Athènes se réserve toujours le droit de revendiquer, «c'est 162 milliards d'euros, sans les intérêts».
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