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Grèce : les ministres des Finances de la zone euro signent un dernier accord qui met fin à la crise de la dette

Après huit années de crise, ce texte prévoit qu'Athènes quitte la tutelle de ses créanciers, le 20 août prochain.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une femme manifeste contre le vote de nouvelles mesures d'austérité devant le parlement grec, le 18 mai 2017. (LOUISA GOULIAMAKI / AFP)

Le bout d'un long tunnel. Les ministres des Finances de la zone euro se sont entendus dans la nuit de jeudi 21 juin à vendredi 22 juin sur un vaste accord mettant fin à huit années de crise, d'austérité et de plans de sauvetage pour la Grèce. Cet accord, qui inclut un dernier allègement important de la dette d'Athènes, a été conclu vers minuit (23 heures en France), après plus de six heures de réunion à Luxembourg.

"Moment historique"

Il doit permettre à Athènes de quitter, comme prévu, la tutelle de ses créanciers –zone euro et Fonds monétaire international (FMI) – le 20 août prochain pour recommencer à se financer seule sur les marchés, après plusieurs années de profonde récession et trois programmes d'aide. "La crise grecque s'achève ici, cette nuit. Nous sommes finalement arrivés au bout de ce chemin qui a été si long et si difficile. C'est un moment historique", s'est félicité le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici."Je suis heureux, a affirmé le ministre grec des Finances Euclid Tsakalotos. Pour que ça en vaille la peine, nous devons nous assurer que le peuple grec voit des résultats concrets", a-t-il ajouté.

Selon plusieurs sources, les discussions se sont prolongées car l'Allemagne a manifesté une résistance de dernière minute contre l'allègement de la dette de la Grèce, pourtant jugé nécessaire par ses créanciers pour assurer sa crédibilité les marchés financiers.

Surveillance

Les Européens ont accepté vendredi d'allonger de dix ans les échéances de remboursement d'une grande partie de cette dette –  dont le niveau reste le plus élevée de l'UE (180% de son PIB) – et permettront aux Grecs de ne commencer à rembourser une partie des prêts qu'à partir de 2032, contre 2022 jusqu'à présent.

Ils se sont également entendus sur le versement d'une toute dernière tranche d'aide, de 15 milliards d'euros, contrepartie aux 88 dernières réformes accomplies par la Grèce ces dernières semaines. Sous la pression de l'Allemagne, certaines mesures d'allègement de la dette resteront conditionnées à la poursuite des dernières réformes, dont certaines s'étendront sur plusieurs mois.

Athènes sera d'ailleurs dès sa sortie du troisième programme d'aide en août, et jusqu'en 2022, sous le coup d'une surveillance encore jamais vue de la part des Européens, bien plus stricte que celles mises en place dans le passé pour le Portugal, Chypre ou l'Irlande. Les Européens ont aussi prévu de faire le point sur la dette grecque en 2032 et d'accorder, si nécessaire, de nouvelles mesures d'allègement.

La croissance du PIB a atteint 1,4% en 2017 et devrait encore progresser cette année (1,9%) et l'an prochain (2,3%). Dans le même temps, la Grèce affiche désormais un excédent budgétaire de 0,8%, après avoir enregistré un déficit de 15,1% en 2009.

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