Grèce : le dirigeant du parti néonazi Aube dorée a été arrêté
La formation d'extrême droite, qui compte 18 élus au Parlement, est au centre d'une vaste enquête judiciaire après le meurtre d'un rappeur antifasciste.
Le chef du parti néonazi grec Aube dorée, Nikos Michaloliakos, ainsi que trois députés et dix autres membres de ce parti ont été arrêtés, a annoncé la police antiterroriste grecque samedi 28 septembre. La formation d'extrême droite, qui compte 18 élus au Parlement, est soupçonnée d'être "une organisation criminelle", selon une source policière.
Des mandats d'arrêt concernant 30 autres personnes ont été lancés à travers le pays par la Cour suprême grecque. La Cour suprême est chargée de l'enquête sur le meurtre, le 18 septembre, d'un rappeur antifasciste, Pavlos Fyssas, par un néonazi ayant des liens avec Aube dorée.
La police soupçonnée de laxisme
Depuis le meurtre de Pavlos Fyssas, 34 ans, dans une banlieue proche d'Athènes, les autorités ont lancé une vaste enquête sur ce parti soupçonné de nombreuses violences contre des migrants et des militants de gauche. "La démocratie a les moyens de se défendre", a lancé le porte-parole du gouvernement, Simos Kédikoglou, à la télévision Skaï, quelques minutes après l'arrestation de ces députés.
Ces arrestations surviennent alors que le gouvernement de coalition droite-gauche d'Antonis Samaras et la police grecque ont été accusés de laxisme, voire de laisser faire, face aux violences perpétrées par les néonazis. La Grèce ne tolèrera pas qu'Aube dorée "mine la vie sociale et la démocratie", avait prévenu le Premier ministre au lendemain du drame.
Le quotidien Ta Néa (centre-gauche) avait indiqué vendredi que l'auteur du meurtre du musicien antifasciste, arrêté sur le coup et placé en détention provisoire, avait avoué avoir appelé avant son crime un responsable d'Aube dorée ainsi qu'un ancien officier de l'armée. Mais le journal précise que le meurtrier n'a pas établi de liens entre ces coups de fil et son acte.
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