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George Clooney veut le retour des marbres du Parthénon, ce qui défrise Londres

C’est à Berlin que l’acteur-réalisateur américain George Clooney a fait plaisir à la Grèce en affirmant, à propos des frises du Parthénon conservées au British Museum, que ce «serait une bonne idée» qu’elles soient rendues à Athènes.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
George Clooney à Berlin pour la présentation de son film  'The Monuments Men' (CLEMENS NIEHAUS/GEISLER-FOTOPRES / GEISLER-FOTOPRESS / PICTURE-ALLIANCE/AFP)

La scène se passait samedi à la 64e Berlinale, le festival du film de Berlin. George Clooney présentait son film Monument men sur les vols d’œuvres d’art par les nazis, quand il s’est fait interroger par une journaliste grecque sur la question des frises du Parthénon, considérées en Grèce comme volées par les Anglais.

Copie du journal grec «Enet». (dr)

«Oui, ce serait une bonne idée, vous avez le droit de votre côté», a simplement répondu l'acteur, selon la presse grecque. Par cette réponse de moins de quinze mots, la star hollywoodienne s'est attiré un élan de reconnaissance au pied de l'Acropole, illustré par des pages entières voire des Unes, consacrées par la presse grecque à cette déclaration depuis le week-end. 

Clooney invité en Grèce
Encore mieux, le ministère grec de la Culture s’est fendu d’une lettre à l’acteur, transmise à la presse, l’invitant à passer «quelques jours en Grèce» (au frais du contribuable grec exsangue?). «Au nom de tous les Grecs, je vous adresse un grand merci pour votre déclaration», écrit le ministre de la Culture, Panos Panagiotopoulos. «J'espère que vous accepterez cette invitation à passer quelques jours en Grèce. Pour voir une multitude d'antiquités grecques conservées sous le soleil méditerranéen. Et, bien sûr, visiter le nouveau musée de l'Acropole, en face du rocher sacré, où une place attend le retour des marbres du Parthénon en exil involontaire.»

Copie du journal anglais «The Independent». (DR)

A Londres, on parle des «marbres d'Elgin»
Côté anglais, ce n’est pas une lettre d’invitation qu’a reçue l’acteur. What else, alors? Une volée de bois vert. Ainsi, dans The Independent, John Whitingdale, un ex-député conservateur responsable d’une commission sur la culture et les médias, a «estimé qu’il  ne connaît pas l’histoire des marbres d’Elgin et le droit des Anglais dessus». Quant au British Museum, il a réaffirmé que les marbres «font partie de leurs collections».

La polémique n'est pas nouvelle et rebondit régulièrement, partisans et opposants au retour des frises du Parthénon se déchirant sur la question. 

Les marbres du Parthénon ont été réalisés entre 447 et 432 avant Jésus Christ. Sur le site de l’ambassade de Grèce en France, la suite est ainsi racontée : «Au début du siècle dernier, peu avant la guerre d’indépendance et la libération de la Grèce du joug ottoman, lord Elgin, ambassadeur de Grande-Bretagne à Constantinople, a dépouillé le Parthénon.»

C'est en 1980 que la Grèce, par la voix de Melina Mercouri, alors ministre de la Culture, réclama officiellement la restitution des frises du Parthénon, le temple dédié à Athena qui domine Athènes. En vain, pour l’instant.

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