Cet article date de plus de neuf ans.
En pleine crise avec l'Europe, Athènes relance sa télévision publique
Mardi 28 avril 2015: le parlement grec, dominé par le parti du Premier ministre Alexis Tsipras, a voté le rétablissement de la télévision publique grecque ERT (Ellinikí Radiofonía Tileórasi). Cette renaissance du groupe public, fermé par le précédent gouvernement en 2013, s'accompagne de la réintégration de 1.550 salariés.
Publié
Temps de lecture : 2min
Syriza l'avait promis, Syriza l'a fait. Dans l'opposition, le parti du Premier ministre Alexis Tsipras avait promis qu'une fois au pouvoir il rouvrirait l'ERT. Promesse tenue.
ERT avait été brutalement fermée le 11 juin 2013 au soir. A peine le gouvernement d'Antonis Samaras (issu d'une alliance Nouvelle Démocratie-Pasok) annonce la fermeture de l'ERT que les antennes sont coupées. A minuit, heure locale, les écrans d'ERT sont noirs.
La décision de fermer la télévision publique entrait dans le cadre de la réduction des emplois publics imposée à la Grèce par la troïka. Quelque 2000 emplois sont ainsi supprimés. Syriza, alors dans l'opposition, dénonce «un coup d’Etat». Des manifestations se déroulent devant le siège de l'ERT. L'Europe fait mine de s'étonner. Rien n'y fait... l'ERT ferme définitivement tandis que le gouvernement grec ouvre en catastrophe un ersatz de chaîne publique sous le nom de NERIT.
Le vote du parlement grec, dans lequel Syriza est maintenant majoritaire, recréant la télévision grecque ERT, prévoit la réintégration des 1.550 anciens employés de la chaîne qui le souhaitent. La loi stipule que «le coût d'ERT s'élève à 60 millions d'euros par an et qu'il sera couvert par la redevance qui a été fixée à 3 euros par mois».
Un geste vis-à-vis des électeurs... et de Bruxelles ?
La décision du gouvernement grec d’Alexis Tsipras de tenir sa promesse de rouvrir la télé publique intervient en plein bras de fer avec les autres membres de la zone euro.
Faut-il y voir un signal aux électeurs de Syriza alors que d’autres promesses ont été repoussées (comme la hausse du salaire minimum) et que la liste des «réformes» demandées par Bruxelles n’est toujours pas bouclée?
Difficile de répondre tant les signaux lancés par Athènes dans cette négociation sont complexes à déchiffrer.
Ainsi l’annonce du remaniement de l’équipe de négociations (avec ce qui est présenté comme une mise sur la touche du ministre des Finances Yanis Varoufakis) peut être lue comme un signe de détente vis-à-vis de l’eurogroupe. Elle peut être aussi comprise comme une simple décision technique puisque celui que l’on présente comme son remplaçant, Euclides Tsakalotos, vient de la gauche eurocommuniste de Syriza.
Quoi qu'il en soit, il n'est pas sûr que les créditeurs de la Grèce apprécient beaucoup l'embauche de 1500 personnes dans une entreprise publique.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.