Grèce : l'amélioration économique n'est pas pour demain
Cinq ans de crise ont laissé l’économie et la société grecque exsangue et les chiffres donnent une idée du marasme : dette de 320 milliards, trois millions de personnes privées de couverture santé, des revenus qui ont chuté en moyenne de 40 % et évidemment le chômage qui atteint 26%. Résultat, même en cas d’accord les grecs savent qu’ils ne sont pas encore au bout du tunnel. La situation économique est telle que cela ne changera pas du jour au lendemain.
Une situation tendue
Nicolas Vernicos est un de ses armateurs qui échappent toujours largement à l’impôt. A ses yeux, la dette grecque, ces 320 milliards de dette, n’ont pas fini d’entraver la bonne marche du système financier. Surtout que les mesures d’austérité imposées par l’Europe n’ont rien arrangé.
Le retour de la compétitivité pour les entreprises grecques n’est donc pas pour demain. Pourtant, justement sous la pression des créanciers, des reformes ont été menées sur la fiscalité, sur le secteur public.
Les précédents gouvernements ont considérablement réduit le nombre de fonctionnaires au fil des coupes budgétaires. Les effectifs de la fonction publique ont diminué d’un tiers. D’ailleurs en Grèce, les medias se sont beaucoup focalisés sur cette question qui nourrit un certain ressentiment entre privé et public.
Un chômage massif
Un des visages du chômage grec c’est celui de Nikos Carinos, 51 ans, mais qui en parait dix de plus. Pendant 17 ans, il a tenu un café jusqu’à ce que le chiffre d’affaires finisse par dégringoler. Il y a trois mois, il a dû mettre la clé sous la porte et comme il était travailleur indépendant il n’a pas le droit aux allocations chômage. Sa famille vit sur les 400 euros de retraite du grand-père. Alors accord ou pas, réforme ou pas, à ses yeux cela ne changera pas grand-chose.
"Ce dont on a besoin, ce dont la société a besoin, c’est d’avoir du boulot, ma femme et moi on est là a rien faire. On va dans une association de solidarité pour aller chercher des pâtes et de la nourriture pour nos enfants, cela ne suffit pas. J’ai encore un peu d’optimisme mais pas pour tout de suite. Le mieux, ce sera pour plus tard. "
Les jours meilleurs sont donc pour plus tard. Les Grecs en sont sûrs, cela ne changera pas du jour au lendemain.
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