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Gilles Kepel n'imagine "aucun compromis" entre pro et anti-Morsi

Le politologue Gilles Kepel, spécialiste de l'islam et du monde arabe contemporain, considère que le risque de guerre civile en Egypte est réel. Il n'imagine pas de compromis immédiat entre partisans de Mohamed Morsi et oppposants à l'ancien président déchu.
Article rédigé par Pierrick de Morel
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Chatham House Creative commons)

Interrogé ce lundi sur France Info après une nouvelle journée de violences au Caire, le politilogue français Gilles Kepel fait le point sur la situation en Egypte. Selon lui, une guerre civile n'est pas exclue, les Frères musulmans continuant de considèrer la destitution de Mohamed Morsi comme "illégale" .

Signe fort que la mobilisation n'est pas près de faiblir du côté des partisans du président déchu : le sheikh Qaradawi, principal téléprédicateur sunnite très influent auprès de la confrérie égyptienne, a appelé samedi 6 juillet sur Al Jazeera les partisans de Morsi à ne pas accepter sa destitution. "Je ne vois aucun des deux camps faire de compromis" , conclut Gilles Kepel.

Les salafistes au coeur du jeu politique

Le spécialiste de l'islam et du monde arabe contemporain souligne également le rôle de perturbateurs que jouent les salafistes dans les événements actuels. D'abord du côté des militaires et des anti-Morsi, ils se sont retirés des discussions au moment de la question de la nomination de Mohamed ElBaradei au poste de Premier ministre, le trouvant trop laïc.

Les salafistes du mouvement Al-Nour, contrairement aux Frères musulmans, ont explosé en plusieurs tendances rivales depuis les élections législatives, où ils avaient récolté 25% des voix. Pour maintenir leur autonomie et leur crédibilité auprès de leurs électeurs,  ils se positionnent comme ennemi des partisans de Mohamed Morsi. Mais dans le même temps, soucieux d'apparaître au coeur du jeu politique, ils bloquent tout processus de sortie de crise, et ne soutiennent donc plus l'armée égyptienne et les opposants au président destitué.

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