Génocide arménien : le ton monte (encore) en Turquie
Pour l'instant ce ne sont que des mots. Mais ils sont de plus en plus menaçants. Le fait que le Sénat ait, hier, adopté le projet de loi qui punit la négation des génocides n'a pas vraiment calmé le jeu entre Paris et Ankara. Car la Turquie, on le sait, ne reconnaît pas le génocide arménien.
La réaction du Premier ministre turc était donc très attendue, aujourd'hui. Recep Tayyip Erdogan a choisi de s'exprimer devant les députés de son parti, l'AKP, issu de la mouvance islamiste.
Et les mots employés ne le sont pas à la légère. "La proposition adoptée en France est discriminatoire et raciste" , a-t-il dit. Cette loi est "entièrement nulle et non avenue" , pour la Turquie, ajoute-t-il. Le ministre des Affaires étrangères l'avait qualifiée hier d'"irresponsable" - Alain Juppé parlant quant à lui d'"inopportune" , tout en plaidant l'apaisement.
L'apaisement n'est pas franchement la voie choisie pour le moment. Dans la suite de son discours, Erdogan a promis de mettre en œuvre "étape par étape" des mesures de représailles contre la France. Sans véritablement préciser sa pensée : "Nous allons annoncer notre plan d'action en fonction des développements sur ce dossier. La Turquie est encore dans une période de patience" .
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