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Gaza : un KFC commandé en Egypte et acheminé via un tunnel de contrebande

Depuis trois semaines, les habitants de la Bande de Gaza peuvent se faire livrer des plats de la chaîne KFC. S'ils ont l'argent et la patience d'attendre quelques heures, une entreprise passe leur commande dans une ville égyptienne près de la frontière et achemine la nourriture en passant par le tunnel qui relie l'Egypte à la Bande de Gaza.
Article rédigé par Grégory Philipps
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Gregory Philipps Radio France)

Le poulet n'arrivera pas chaud. C'est sûr. Mais il aura un goût particulier. Les habitants de la Bande de Gaza peuvent, depuis trois semaines, commander des plats de la chaîne de fast-food KFC, qui se trouve en Egypte, et être livrés quatre heures plus tard.

C'est une société qui se charge de passer commande au KFC d'Al-Arich, ville égyptienne située à l'Est de la Bande de Gaza. Elle achemine ensuite la nourriture en voiture jusqu'à Rafah, la ville frontière entre la Bande et l'Egypte. "Puis quelqu'un la fait passer par les tunnels (de contrebande sous la frontière) de l'autre côté de Rafah, où elle est récupérée et envoyée à notre siège " dans la ville de Gaza, explique un responsable de la société.

Le poulet frit arrive à destination quatre heures plus tard. Et il a coûté cher : 27 euros pour 20 morceaux de poulet, soit le double du coût à Al-Arich. 

"Les Gazaouis veulent avoir la sensation de ne pas être coupés du monde"

Le blocus de la Bande de Gaza a été décidé par Israël en juin 2006 suite à la capture du soldat israélien Gilad Shalit (libéré en 2011). Il a été renforcé en 2007 lorsque le mouvement islamiste Hamas est arrivé au pouvoir, avant d'être allégé en 2010. Fin mai, Israël avait attaqué une flottille internationale en route vers Gaza. Sous pression, elle avait accepté de lever l'embargo sur les produits alimentaires et des matériaux de construction.

Les Gazaouis ne manquent donc plus de nourriture. "En fait, ils veulent avoir la sensation de ne pas être coupés du monde , explique l'économiste, Omar Shaban. Parce qu'aujourd'hui, entre 60 et 70% des produits sont disponibles sur le marché de Gaza . Et les seuls qui restent interdits et passant par les tunnels sont les matériaux de construction ". 

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