Fusillade dans une base militaire: 13 morts
13 soldats ont été tués et 30 autres blessés lors d'une fusillade dans une base militaire au Texas jeudi13 soldats ont été tués et 30 autres blessés lors d'une fusillade dans une base militaire au Texas jeudi
Le président américain Barack Obama a repoussé d'une journée une visite au Japon, pour se rendre mardi à l'éloge funèbre en l'honneur des victimes de la fusillade.
Le tireur, le commandant Nidal Malik Hasanun, officier et psychiatre américain d'origine palestinienne, devait être envoyé en Irak.
Les corps des 13 personnes tuées - 10 hommes et 3 femmes - lors de la fusillade ont été transférés pour autopsie à la morgue de la base de l'armée de l'Air de Dover (Delaware), près de Washington, vendredi, a annoncé le Pentagone.
"L'enquête est en cours, mais les premières informations indiquent qu'il y avait un seul tireur qui a été touché par balles à plusieurs reprises. Toutefois, il n'est pas mort comme cela avait été annoncé précédemment. Il est en état d'arrestation et son état est stable", a annoncé le commandant de la base, le général Bob Cone.
Certains des 28 blessés de la fusillade commençaient à rentrer chez eux. Mais "à l'heure actuelle 17 victimes et le suspect sont toujours hospitalisés", a déclaré le colonel John Rossi, vice-commandant de la base. "Il est possible que certains (des blessés) aient des séquelles physiques à vie, et la plupart auront des séquelles psychologiques à vie", a affirmé samedi W. Roy Smythe, chef du service de chirurgie de l'hôpital Scott and White, à Temple (Texas), qui accueille une partie des blessés. Transporté dans un hôpital militaire, le tireur, Nadil Malik Hasan, était dans un état stationnaire samedi et n'était plus sous respiration artificielle, selon le colonel Rossi.
Responsables et médias américains saluaient samedi l'héroïsme de Kimberley Munley, 34 ans, la policière dont l'intervention décisive a permis d'interrompre la fusillade. Entendant les coups de feu, elle s'est précipitée sur les lieux et a fait feu sur le militaire, qui s'est écroulé à terre. Grièvement blessée lors de la confrontation, son état était stable.
Rappel des faits
Le commandant Hasan a ouvert le feu jeudi vers 13H30 locales (20H30 en France) à l'aide de deux armes de poing dans un bâtiment où de nombreux soldats suivaient des examens médicaux avant d'être envoyés en mission en Irak ou en Afghanistan. Il s'est ensuite dirigé vers une salle où se déroulait une cérémonie de remise de diplômes, à laquelle assistaient 600 personnes.
"Plusieurs soldats ont réagi rapidement et ont fermé les portes de l'auditorium", a rapporté le général Cone, précisant qu'une civile avait été la première à tirer sur l'agresseur, mettant fin au massacre.
Le tireur voulait quitter l'armée
Le général Bob Cone a refusé d'exclure l'hypothèse d'un acte terroriste, "mais les éléments que nous avons ne s'orientent pas dans cette direction", a-t-il dit. Il n'a pas voulu se prononcer sur le mobile de la fusillade, ni sur les antécédents du tireur, qui n'a pas encore parlé aux enquêteurs et "ne semble pas à l'article de la mort".Un cousin du tireur a assuré à la télévision qu'il se plaignait de harcèlement du fait de ses origines. "Il avait embauché un avocat militaire pour tenter de résoudre le problème. Il était prêt à rembourser l'Etat pour pouvoir quitter l'armée mais il était arrivé au bout de ses possibilités", a déclaré le cousin, Nader Hasan. "Il venait d'apprendre qu'il allait être déployé" en Irak courant novembre.
Fort Hood, la plus grande base américaine
La base de Fort Hood, située entre Austin et Waco, est la plus importante des Etats-Unis, et s'étend sur près de 800 km², presque autant que la ville de New York. Elle accueille quelque 65.000 militaires, civils et membres de leurs familles.
Elle joue un rôle primordial dans la préparation des interventions en Irak et en Afghanistan. Elle accueille de nombreux militaires victimes de syndromes de stress post-traumatique après avoir servi dans ces deux pays.
Obama rendra hommage aux victimes
Lors d'une intervention en direct à la télévision, le président Barack Obama a évoqué un "horrible déchaînement de violence". "Mes pensées et mes prières vont aux blessés et aux familles de ceux qui sont morts", a-t-il ajouté. Le président a ordonné la mise en berne des drapeaux à la Maison Blanche et sur tous les bâtiments publics du pays, jusqu'au 11 novembre. Il a aussi prévu d'assister à un service religieux de Fort Hood en hommage aux victimes.
Une association islamique américaine, le CAIR, a fermement condamné la fusillade. Un membre de l'association, Ibrahim Hooper, a exprimé la crainte que le drame ne se retourne contre les musulmans américains.
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