François Hollande pour la première fois en visite en Turquie
François Hollande effectue une visite de deux jours en Turquie. Le
président français rencontrera ce lundi, à Ankara, le président turc Abdullah
Gül, ainsi que le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, avec
qui il devrait s'entretenir en tête à tête.
Accompagné de sept ministres, dont Arnaud Montebourg (Redressement productif)
et Jean-Yves Le Drian (Défense), mais aussi d'une importante délégation de
chefs d'entreprises, le chef de l'Etat français se rendra mardi à Istanbul, où
il a rendez-vous avec des entrepreneurs locaux. Il clôturera enfin un forum économique
avec son homologue turc.
Cette visite d'Etat, qui
doit être l'occasion de raviver une
relation politique et surtout économique en panne avec la Turquie, est la première
d'un président français depuis celle de François Mitterrand en 1992. En
2011, Nicolas Sarkozy, qui avait fait de son
hostilité à l'adhésion de la Turquie à l'Union
européenne un argument de politique intérieure, s'était contenté d'une
visite de travail, ce qui avait d'ailleurs été pris comme une marque de mépris.
Le moment "n'est pas idéal "
Aujourd'hui, on ne parle même plus d'adhésion
de la Turquie à l'Union européenne mais de partenariat privilégié. Et aujourd'hui,
alors que les réformes d'Erdogan sont derrière
lui, la France semble encore une fois à contre-courant. C'est en tout cas l'avis
du politologue turc Cengiz Aktar. "C'est vrai que ce moment n'est
pas idéal. Il fallait venir avant ", explique-t-il au micro de France Info, sans s'attendre à grand-chose
de cette visite, "sauf que ça va relancer un peu cette relation
bizarre qui existe entre la Turquie et la France ", poursuit-il.
Les démocrates turques craignent eux
que la venue du président français ne serve qu'à légitimer Recep Tayyip Erdogan après les violentes répressions
de la place Taksim, et
alors que son gouvernement se débat dans un scandale de corruption.
►►►A LIRE AUSSI | Scandales et démissions de trois ministres en Turquie
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.