François Hollande en Russie : la Syrie et les droits de l'Homme
François Hollande rend visite jeudi pour la première fois à son homologue russe, Vladimir Poutine qui lui était venu en France en juin dernier. Une visite officielle qui sera scrutée avec attention dans un contexte international tendu.
La Syrie, au coeur des discussions
Alors que les violences ne se calment pas en Syrie, les deux chefs d'Etat, qui doivent s'entretenir au Kremlin pendant une heure à la mi-journée avant un "déjeuner de travail", vont forcément aborder la question de front. Paris, qui réclame un départ de Bachar al-Assad, et Moscou, alliée de Damas, s'opposent depuis de longs mois sur la façon de résoudre un conflit qui dure depuis bientôt deux ans, et a fait près de 70.000 morts.
"Beaucoup dépend de la position du président Poutine" ( Hollande)
Dans une interview à la radio Echo de Moscou, François Hollande a souhaité que "dans les prochaines semaines nous pourrons trouver une solution politique qui permettra de mettre fin à l'escalade du conflit " en Syrie, "beaucoup dépend de la position du président Poutine".
La Russie, comme la Chine, a pour l'instant systématiquement bloqué tous les projets de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU.
Les droits de l'Homme, question taboue ?
Les opposants au président russe attendent également que François Hollande aborde la question des droits de l'Homme en Russie, alors que l'association Human Rights Watch juge dans son dernier rapport que la situation n'a jamais été aussi mauvaise dans le pays depuis la chute de l'Union soviétique.
En Russie, la question des prisonniers politiques est primordiale, alors que Vladimir Poutine semble avoir donné à son mandat une tournure plus autoritaire. Le plus célèbre de ces prisonniers politiques est sans doute Mikhaïl Khodorkovski. L'ancien oligarque est enfermé depuis dix ans dans une colonie pénitentiaire de Carélie. Son fils, Pavel, lance un message à François Hollande.
Pour ce déplacement de 24 heures, François Hollande, arrivé mercredi soir à Moscou, est accompagné de son ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, mais aussi de Manuel Valls pour l'Intérieur, ainsi que d'Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, et d'Aurélie Filipetti à la Culture.
Des liens économiques à tisser
Comme pour chaque visite officielle, en toile de fond il y a aussi et surtout la recherche de contrats pour les entreprises françaises. François Hollande et Vladimir Poutine se connaissent peu ; l'économie pourrait être un moyen pour les deux hommes de construire une relation.
Dès jeudi matin, les deux chefs d'Etat rencontreront des chefs d'entreprise, avant de visiter un centre de recherche d'Airbus et le musée Pouchkine. Aux côtés de François Hollande, une délégation de chefs d'entreprise qui espèrent beaucoup utiliser leurs stylos. Parmi eux, les dirigeants d'Airbus, justement, de Sanofi, de la SNCF, Thales, Total ou encore LVMH.
Qui sait, il sera peut-être aussi question du plus Français des citoyens russes, à moins que ce ne soit le contraire, Gérard Depardieu. Mais comme souvent, au moment de redécoller en direction de Paris, jeudi soir, le succès de cette visite officielle se mesurera au nombre de contrats signés.
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