Volkswagen : manifestation contre une prise de contrôle par Porsche
"Nous n'avons pas besoin de moins mais de plus de loi VW !"
_ Devant la foule aux couleurs rouge et jaune du syndicat allemand de la métallurgie, le patron de IG Metall Berthold Huber a ouvert la manifestation de Wolfsburg, dans le nord de l'Allemagne, à deux pas du siège de Volkswagen.
IG Metall, qui représente plus de 90% des salariés de la "voiture du peuple", entend ainsi faire pression sur le gouvernement de Berlin et les actionnaires du groupe pour maintenir la loi VW, garante selon eux du maintien des emplois en Allemagne.
Adoptée en 1960 pour protéger le constructeur des rachats hostiles, ce texte a été condamné l'an passé par la justice européenne. Mais le gouvernement allemand, plutôt que de l'abroger, a choisi de la remodeler pour conserver le droit de véto de l'actionnaire public, l'Etat régional de Basse-Saxe (nord). Cette décision a aussitôt déclenché la colère de la Commission européenne, qui a annoncé en début de semaine son intention de porter plainte de nouveau contre Berlin.
Mais le principal actionnaire de Volkswagen, son compatriote Porsche, est lui opposé à ce texte : il veut faire de VW une entreprise "normale".
Si officiellement la manifestation d’aujourd’hui n'est pas un défilé anti-Porsche, elle est à l'évidence une démonstration de force d'IG Metall, empêtré depuis des mois dans des conflits aigus avec le spécialiste des voitures de sport, et notamment sur les futures règles de représentation des salariés au sein de la holding qui chapeautera VW et Porsche.
Porsche détient déjà 31% environ du premier constructeur automobile européen et ambitionne d'en prendre le contrôle dans les prochaines semaines.
Gilles Halais avec agences
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