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Vidéo "Cash Investigation". Quand l'Europe ouvre ses portes au coton ouzbek récolté grâce au travail forcé

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Durée de la vidéo : 3 min
VIDEO. "Cash Investigation". Quand l'Europe ouvre ses portes au coton ouzbek récolté grâce au travail forcé
VIDEO. "Cash Investigation". Quand l'Europe ouvre ses portes au coton ouzbek récolté grâce au travail forcé VIDEO. "Cash Investigation". Quand l'Europe ouvre ses portes au coton ouzbek récolté grâce au travail forcé (CASH INVESTIGATION / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions

L'Ouzbékistan réquisitionne chaque année des centaines de milliers de fonctionnaires pour récolter le coton, un business lucratif qui alimente une caisse opaque. Le Parlement européen a pourtant voté une résolution pour normaliser le commerce de cette matière première avec ce pays, classé 156e sur 176 dans la lutte contre la corruption.. Extrait du magazine "Cash Investigation" diffusé mardi 28 novembre 2017 sur France 2.

Pour le militant ouzbek des droits de l'homme Dimitry Tikhonov, le business du coton dans son pays est un scandale d'Etat : "Le coton représente en moyenne 1 milliard de dollars par an pour le budget de l'Ouzbékistan. C'était 800 millions l'année dernière", affirme-t-il au magazine "Cash Investigation" (Facebook, Twitter, #@cashinvestigati) dans un lieu tenu secret pour préserver sa sécurité.

"Comme toute le monde le sait, notre pays est vraiment très corrompu. Une grande partie de ces millions qui viennent du coton vont dans les poches de ceux qui orchestrent le travail forcé, ou qui ne font rien pour que cela s'arrête. Lorsque nous luttons contre le travail forcé dans les champs, on touche directement à leur porte-monnaie", explique ce militant, qui a notamment eu sa maison incendiée après une arrestation.

Corruption, système de détournement, caisse opaque

L'Ouzbékistan est classé à la 156e place sur 176 dans la lutte contre la corruption par l'ONG Transparency International. Et dans un rapport sur l'argent du coton ouzbek, une autre organisation non gouvernementale explique le système de détournement qui alimente une caisse opaque : "La répartition des profits se fait dans le plus grand secret." En bref, des centaines de milliers de fonctionnaires sont réquisitionnés chaque année pour récolter le coton pendant des semaines, et des militants des droits de l'Homme sont arrêtés, battus et menacés…

Les députés européens viennent pourtant d'ouvrir en grand les portes de l'Europe à ce coton que l'on retrouve dans tous les magasins. En décembre 2016, ils ont voté à une très large majorité une résolution pour normaliser le commerce du textile avec l'Ouzbékistan. "D'un point de vue commercial, cet accord est vraiment dans l'intérêt de l'Union européenne, car il permet d'assurer à nos exportateurs une certaine sécurité juridique", a notamment affirmé Cecilia Malmström, commissaire européenne au commerce…

"Coton : l’envers de nos tee-shirts", une enquête de Sandrine Rigaud diffusée mardi 28 novembre 2017 sur France 2.

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