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Vidéo Cannabis : les soldats de Bonaparte le rapportent d'Egypte

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VIDEO. Un oeil sur la planète. Cannabis : les soldats de Bonaparte le rapportent d'Egypte
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Article rédigé par France 2
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De retour en France après la campagne d'Egypte, les soldats de Bonaparte rapportent le cannabis dans leurs bagages. Une herbe avec laquelle ils s'enivraient tant que leur général leur en a interdit la vente et l'usage. Scientifiques et artistes louent pourtant ses vertus… Extrait du magazine "Un Œil sur la planète" du 18 mai.

En 1800, le général Bonaparte se découvre un nouvel adversaire inattendu pendant sa campagne d'Egypte : le cannabis ! Ses troupes sont vite prises d'ivresse en fumant cette herbe. Alors il en interdit la vente et l'usage. C'est la première réglementation occidentale sur cette plante. Les producteurs et les propriétaires de fumoirs encourent trois mois de prison.

Les soldats de l'Empire emportent du cannabis dans leurs besaces et le rendent populaire en France. Les scientifiques d'alors se saisissent du phénomène. De nombreuses études sont ainsi publiées sur le cannabis au retour d'Egypte. Deux médecins français testent la plante et s'enthousiasment de ses vertus. Au point qu'ils souhaitent en faire connaître les délices à leurs amis et créent à Paris un "club des haschichins" dans un hôtel particulier de l'île Saint-Louis.

Des consommateurs nommés Baudelaire, Nerval, Balzac, Delacroix…

Les plus grands artistes de l'époque se donnent rendez-vous sous les lambris dorés au cœur de la capitale : "Baudelaire, Nerval, Balzac, Delacroix… Ils participaient à de curieuses soirées, appelées des 'fantasias', où l'on consommait du haschich sous la forme d'extrait gras du cannabis mélangé à du beurre et différents épices et aromates. Ils passaient la soirée à rêver, rire, délirer sur les peintures et les perspectives", explique l'historien Aymon de Lestrange.

"Cette plante n'avait pas l’image sulfureuse qu'elle peut avoir de nos jours, précise-t-il. Elle évoquait l'Orient, ses lascivités et les harems, Constantinople, l'Egypte. De nombreux peintres orientalistes ont parsemé leurs toiles de fumeuses alanguies. Il y a une véritable vogue. Le cannabis était cette plante qui facilitait le passage vers un Orient imaginaire et mythique." L'Etat français, plus prosaïque, instaure des taxes sur le cannabis dans ses possessions d'Afrique du Nord et s'en arroge le monopole du commerce grâce à la Régie des tabacs… et du kif.

Extrait du magazine "Un Œil sur la planète" du 18 mai.

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