Cet article date de plus d'onze ans.

Vidéo "Aujourd'hui, personne ne se réclame de Thatcher"

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min - vidéo : 4min
"Aujourd'hui, personne ne se réclame de Thatcher"
Article rédigé par Martin Gouesse
France Télévisions

La "dame de fer" était un des porte-drapeaux du libéralisme des années 80. Qu'en reste-t-il aujourd'hui ? Analyse de François Lenglet, chef du service économique de France 2.

L'ancienne Première ministre britannique Margaret Thatcher est morte lundi 8 avril. Celle qui a provoqué l'une des crises majeures de la construction européenne avec "I want my money back" ("Je veux que mon argent me revienne") était connue notamment pour sa fermeté et son sens de la formule. Avec Ronald Reagan, aux Etats-Unis, la "dame de fer" était le symbole du libéralisme. Qu'en reste-t-il aujourd'hui ?

Pour François Lenglet, chef du service économique de France 2, "Margaret Thatcher a symbolisé le libéralisme moderne qui s'est imposé dans le monde entier dans les années 80. (...) Son idée, c'est l'idée que le mérite personnel doit être récompensé par la société. Il faut privilégier les individus, pas une élite. Et cela dans un vaste mouvement de libéralisation mondiale."

"Ses héritiers se terrent"

En tant que grands promoteurs de cette doctrine, Ronald Reagan et Margaret Thatcher sont-ils à l'origine de la crise de 2007 ? Oui et non, affirme François Lenglet : "A la fin des années 70, le monde entier se libéralise, même la Chine. On encourage alors la libre circulation des biens, des hommes et des capitaux. (...) Mais ce système s'est caricaturé et il a été confisqué par une petite oligarchie, les financiers. Une petite oligarchie qui aurait été condamnée par la 'dame de fer', au même titre qu'elle condamnait les syndicalistes des années 70. (...) Elle a préparé un monde avec moins de règles mais la dernière phase [depuis 2007] ne lui ressemble pas."

Personne aujourd'hui ne se réclame du thatcherisme, explique François Lenglet, et "notamment en raison de la crise. Ou alors peut-être les conservateurs britanniques. Mais ils n'ont pas son talent et ils ne sont pas originaires du même monde. (...) En raison de la faillite du libéralisme, les héritiers de Margaret Thatcher restent mutiques et se terrent".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.